La Folie de Chartres
La Folie de Chartres, pavillon entouré du grandiose domaine d’un prince de sang: le jardin du duc de Chartres
Né en 1747, Louis Philippe d’Orléans appartenait à une grande famille : les Orléans, princes du sang et descendants de Louis XIII. En effet, cette branche avait été formée par Philippe d’Orléans, Monsieur et frère de Louis XIV.
C’était d’ailleurs un des aïeuls de Louis Philippe, qui avait été régent à la mort de Louis XIV. Le fils du prince qui nous occupe ici, fut enfin le dernier roi en France : Louis Philippe.
A noter toutefois, que malgré son rang, Louis Philippe d’Orléans fut très critique de Louis XVI. On le surnomma même Philippe Egalité à la Révolution, lorsqu’il était député à la Convention. Cette position ne lui épargna pas la guillotine, par laquelle il mourut en 1793, à l’âge de 46 ans.
Le domaine pour des jeunes mariés
En 1769, alors qu’il n’est encore que duc de Chartres, Louis Philippe épouse Marie Adélaïde de Bourbon. Cette descendante du comte de Toulouse, un des bâtards légitimés de Louis XIV, est alors à la tête d’une véritable fortune.
Rapidement, le nouveau ménage se cherche un domaine. Le choix se porte sur Mousseau comme on disait alors. Là, dans la plaine Monceau, le duc de Chartres devient le propriétaire d’un véritable domaine de 26 hectares, au nord ouest de Paris, au-delà des limites de la ville.
Dés l’acquisition des lieux, le duc de Chartres se fait construire un magnifique pavillon. Ce château est construit entre 1769 et 1773 par Colignon.
Le pavillon s’organise sur deux étages, avec une forme octogonale.
Plus tard, on agrandira le rez-de-chaussée par quatre galeries en étoile, comme le décrit Louis de Carmontelle dans sa présentation du jardin. Pour cette raison, le pavillon prit rapidement son nouveau nom : la Folie de Chartres.
Tout autour, le duc de Chartres se fit aménager un magnifique jardin. Dans les premières années, il avait retenu un jardin à la française.
Toutefois, en 1773, il commande à Louis de Carmontelle de le réaménager, dans un style à l’anglaise : l’ancêtre du Parc Monceau est né : le jardin du duc de Chartres.
La vie compliquée à partir de la Révolution et la destruction
A la Révolution, l’ensemble du domaine est confisqué. L’espace est laissé à l’abandon. A noter qu’en 1797, l’aérostier des fêtes publiques, André Jacques Garnerin y réalise le premier saut en parachute de l’histoire.
Ce n’est qu’après la Révolution que le parc est récupéré par les Orléans. En fait, cette récupération se fait en plusieurs temps. Ainsi, ils en sont propriétaires entre 1802. Ils décident alors de détruire la Folie de Chartres. A la place, on construit un autre pavillon. Ensuite, ils vendent, pour racheter l’ensemble en 1819.
En tout état de cause, le fils du duc de Chartres, Louis Philippe ne s’intéresse guère au domaine de Mousseau. En effet, il préfère son château de Neuilly. Il fit d’ailleurs déménager le temple de marbre blanc au bout de l’île de la Jatte, transformé en temple de l’Amour.
Le pavillon de 1802 fut détruit dans les années 1860. En effet, racheté par les frères Pereire, il fit l’objet d’une opération immobilière. On réalisa alors un lotissement, fermés par des grilles, encore aujourd’hui.
Sous le Second Empire, les jardiniers sont de retour : on lance alors les travaux de construction du Parc Monceau