Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

Israël Silvestre

Israël Silvestre, le dessinateur installé au Louvre qui nous montre le Paris du XVIIe siècle avec précisions et d’art

 

Avec Israël Silvestre, c’est le Paris et sa région de 1659 à sa mort en 1691 que l’on peut admirer… le Paris du Grand Siècle, celui de Louis XIV.

Installé au  Louvre, avec une carrière très prestigieuse, il laisse des représentations de demeures royales et de monuments d’alors. Quand d’autres illustres graveurs comme Abraham Bosse et Jacques Callot organise avec art la composition de leurs dessins et gravures, Israël Silvestre représente ce qu’il voit.

 

Les extérieurs du Paris de la seconde moitié du XVIIe siècle

 Avec Israël Silvestre, on peut se faire une idée de ce qui entourait Paris. On voit la ville avec sa barrière, les collines qui l’entourent (la Butte aux Cailles, Montmartre) avec leurs moulins…

En face  des Tuileries, la Seine semble paisible, où se retrouvent pécheurs et hommes en barque.

Dans ces dessins, on retrouve certains monuments grandioses construits alors : L’Hôpital de la Salpêtrière, voulu  par Louis XIV, le Val de Grâce commandé par Anne d’Autriche.

L’intérieur de la ville

Ici, Israël Silvestre nous fait découvrir sa ville, avec les nouveautés de son siècle : le pont neuf, la place Royale, la statue d’Henri IV. Avec lui, on rentre au coeur de l’Ile de la Cité où la Sainte Chapelle était plus dégagée que de nos jours ou dans le terrain ouvert, presque vague du cimetière des innocents.

Admirez également, le jardin du Palais Cardinal, devenu depuis Palais Royal où en 1650 on avait édifié un fort pour une fête en présence du jeune Louis XIV.

 

Les grandes résidences autour de Paris

Israël Silvestre représenta quelques belles demeures autour de Paris. D’abord Fontainebleau où on voit un grand prince arrivé en carrosse et compagnie mais aussi la magnifique orangerie d’alors. Il représente Versailles bien sûr, du temps de Louis Le Vau et avant que Jules Hardouin Mansart n’intervienne. 

Les dessins de Meudon et la résidence de l’archevêque de Paris à Saint Cloud valent aussi le coup d’oeil.

Retour sur la vie d’un dessinateur, graveur essentiel du XVIIe siècle

Originaire d’Ecosse, la famille d’Israël Silvestre vivait en Lorraine depuis le début du XVIe siècle. Fils de Gilles Silvestre et d’Elisabeth Henriet, Israël Silvestre naît le 13 août 1621 à Nancy. Il passa son enfance dans la capitale du duché de Lorraine et fut envoyé à Paris à 10 ans. Ce  fut son oncle et parrain, Israël Henriet qui l’accueillit sous son toit et le forma. Ce dernier était libraire et avait compris la montée en puissance des estampes. Les dessins passaient progressivement de mode et il sut s’attacher des graveurs, qui recherchaient des éditeurs.

Prenant son indépendance, il commence à voyager en 1640 : l’Italie d’abord, mais aussi des provinces françaises et la Lorraine. Ce fut en 1659, âgé de 38 ans qu’il s’établit à Paris, rue de l’arbre sec près  de Saint Germain l’Auxerrois. Cette année, il obtint le privilège d’imprimer et vendre ses ouvrages. En 1661, il obtient la naturalité française et le privilège d’imprimer les œuvres de Jacques Callot, graveur lyonnais. En 1663, il est nommé dessinateur et graveur du roi et à ce titre, il fut envoyé en Lorraine pour dessiner les places fortifiées de l’est prise par l’armée royale : Toul, Sedan, Metz, Mézière, Charleville…

En 1667, il poursuit son ascension dans la carrière de dessinateur auprès de la Cour, en se voyant nommé maître à dessiner des pages de la Grande Ecurie. L’année suivante, il est autorisé à s‘installer dans les galeries du Louvre et rentre à l’Académie de Peinture en 1670. En 1673, il fut nommé maître à dessiner du dauphin.

Il meurt le 11 octobre 1691 et est enterré à Saint Germain l’Auxerrois. Dans ses biens, on trouva l’ensemble des cuivres réalisés par Jacques Callot, qu’il avait hérité  de son oncle, Israël Henriet.

 

Sources bibliographiques :

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