Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

Vue du château des Tuileries par Israël Silvestre

Vue du château des Tuileries, prise de la Seine par Israël Silvestre : affichage d’un palais et de son jardin

 

Israël Silvestre, dessinateur du roi Louis XIV, proposa dans la seconde moitié du XVIIe siècle de nombreuses vues dans Paris. Grâce à ces dessins, il nous permet de nous plonger dans l’ambiance de ce Paris d’alors.

 

Vue sur le château des Tuileries

Ce dessin est bien riche et il est bien délicat de trouver un ordre pour le présenter. Aussi, suivons l’auteur et le titre dont nous disposons pour le dessin : la vue sur le château des Tuileries.

En cette deuxième partie du XVIIe siècle, le palais des Tuileries a déjà quelques années. Il avait même un siècle. Après la mort tragique d’Henri II lors d’une joute dans la rue Saint Antoine, la reine Catherine de Médicis veut partir de l’ancienne résidence royale : l’Hôtel des Tournelles. Trop ancienne, rappelant trop de mauvais souvenir mais également pas assez palais selon la mode de l’époque. Aussi, elle alla au Louvre. Elle se fit rapidement construire le palais des Tuileries. Les premiers coups de pioches furent donnés en 1564. Philibert Delorme, puis Jean Bullant furent à l’œuvre pour la direction de la construction.

 

A la date où Israël Silvestre dessine cette vue, le palais des Tuileries est relié au Louvre par la grande galerie du Louvre, du côté de la Seine. Henri IV voulut ce grand projet, mais dont il ne vit pas la finalisation.

 

Vue sur le jardin des Tuileries

En face de son palais, Catherine de Médicis avait voulu un grand jardin d’agrément. Ainsi, elle installa en France cette mode venue d’Italie et qu’on commença à trouver dans les alentours.

Il est à ses débuts organisés avec six allées, allant dans le sens de la longueur. Mais à partir de ses débuts, ce jardin fut continuellement aménagé, avec la construction de fontaines, d’une ménagerie..

Dans cette gravure, on ne distingue pas tant que ça la composition du jardin. On peut voir l’alignement des arbustes et les grands arbres dans le fond.

On peut constater entre les murailles de la ville et les murs du jardin un espace en profondeur.

 

Vue sur les berges de la Seine

Autant pour la vue à l’extérieur de Paris réalisée par Silvestre en 1652, on pouvait trouver les berges sauvages, autant ici ses aménagements sont visibles. Les quais ont été confortés avec des consolidations en hauteur et des escaliers pour atteindre le niveau de l’eau.

Il faut dire que la crue de 1658 est passée par là. L’eau avait atteint une telle hauteur que tous les environs avaient été noyés. Et notamment le jardin des Tuileries. Il convenait donc de protéger la demeure royale et ses décors.

 

Vue sur la Seine

Comme on peut le constater, l’activité sur la Seine est très forte. Sur les berges, de nombreux bateaux sont accostés, montrant des activités de déchargement. La Seine est alors un grand axe commercial et le premier moyen d’approvisionnement de Paris.

Au milieu du fleuve, de nombreuses barges avancent, poussées par des multitudes de rames, à la manière de galères. Les bateaux sont de toutes les tailles et vont dans toutes les directions.

Une activité grandiose !

 

La composition du dessin

Ainsi que nous venons de le voir, cette vue présente plusieurs plans. Pour les présenter, nous avons fait le choix d’aller du plus loin pour se rapprocher au devant de la Seine.

Ainsi, certes le château des Tuileries est le nom de l’œuvre, mais les personnages principaux sont finalement les bateaux marchands avançant dans la Seine.

D’une certaine manière, même si le parterre devant le château parait bien rempli de monde, l’activité que veut nous montrer Silvestre se situe ailleurs : sur le fleuve.

Bien sûr, la royauté s’exprime à Paris et le château des Tuileries en est l’illustration, mais le cœur battant de l’ensemble reste la Seine.

 

Sources bibliographiques :

%d