Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

Asile dans une chapelle lors de la crue de 1910

Asile dans une chapelle lors de la crue de 1910 : 120 lits sont offerts aux sinistrés du quartier de la Gare.

 

Au plus fort de la crue de 1910, de très nombreuses rues de la capitale sont inondées. C’est le cas du quartier de la Gare derrière la gare d’Austerlitz. La zone près du boulevard des Maréchaux, entre les ponts de Tolbiac et National qui est le plus impactée.

 

Dans son numéro du 30 janvier, le Matin présente les lieux de logement d’urgence. C’est le cas de la chapelle de l’église Jeanne d’Arc, dans le XIIIe arrondissement.

 

« La chapelle asile »

« L’heure avance, la nuit s’est faite. 15, rue Charcot au treizième, dans la chapelle des catéchismes de l’église Jeanne d’Arc, un vicaire nous reçoit qui représente M. l’abbé Larger. Il y a là cent vingt cinq lits, des fournitures de la Croix Rouge, des religieuses qui préparent le diner, des sinistrés d’Ivry, serrés autour du poêle, des débardeurs, des mariniers expulsés par le fléau, des gens du quai de la Gare. L’adversité leur a donné la résignation des chiens battus. Il faut tendre la main aux hommes, embrasser les petites filles pour leur rendre à tous un peu de courage. A la façon dont la poignée de main est rendu, on comprend que depuis huit jours tous ceux-là croient un peu plus à la fraternité. Mais quand on s’aventure à évoquer devant eux le retour au foyer, ils se détournent et leurs yeux s’emplissent de larmes. Il faut pour les remonter un peu qu’une cornette paraisse à l’entrée du réfectoire, et qu’une voix claire, pure comme un timbre d’argent, presque gouailleuse aussi, appelle : « A la soupe ! »

 

Sources bibliographiques :