Le meurtre et le sauvetage dans le fossé de la rue des Petits Champs lors du massacre de la Saint Barthélémy.
Le meurtre et le sauvetage dans le fossé de la rue des Petits Champs lors du massacre de la Saint Barthélémy.
En cette fin du XVIe siècle, tant marqué par les guerres de religion, Paris était encore entourée par la muraille de Charles V. Ainsi, le quartier où se trouve aujourd’hui la place des victoires était alors à la bordure de la ville, comme le rappelle Edouard Fournier dans ses Énigmes des rues de Paris.
Cet espace connaissait alors de fortes variations de niveaux. Ces différents étages existent encore aujourd’hui entre la place des Victoires légèrement plus élevée que le jardin du Palais royal.
De ce fait, l’entrée de la rue des Petits Champs était proche du sommet des remparts, et les rues avoisinantes en pente.
Pour cette raison également, lorsqu’on réalisa les travaux du jardin du Palais royal, les rez-de-chaussée de ces maisons de la rue des Petits Champs furent transformés… en cave.
Dans ce contexte, ici, eut lieu un des meurtres de Saint Barthélémy : celui de la famille Caumont la Force.
La maison Caumont la Force
Les Caumont la Force étaient une famille originaire de Caumont sur Garonne, dans le Sud-Ouest de la France. Les seigneurs de Caumont prirent également le titre de duc de la Force. De ce fait, ils portaient les deux noms.
Proche d’Henri de Navarre, futur Henri IV, François de Caumont se convertit au protestantisme. Pour cette raison, il se retrouva pris au piège le 24 août 1572.
Le massacre des Caumont la Force la nuit de la Saint Barthélémy
Cet espace avec tant de variations de niveaux étaient favorables pour un larcin.
Aussi, lors de cette nuit funeste, le père et le fils ainé Caumont la Force furent tués « au fond de la rue des Petits Champs ». Ils tombèrent, frappés à mort, à proximité des fossés de la muraille.
Seulement, voilà, ils n’étaient pas seuls !
En effet, un troisième homme était parmi eux : le plus jeune fils Caumont la Force. Il tomba lui aussi, mais en faisant semblant. Il n’avait pas été touché par les coups. Et comme ses proches, il se laissa dépouiller, comme un homme mort.
Le sauvetage par un marqueur de jeu de paume.
Non loin de cette scène, se tenait le jeu de paume de la rue Verdelet. Le lendemain du meurtre, la nuit tombée, un marqueur du jeu de paume se rendit sur la scène du crime. Bien que s’apitoyant, le marqueur voulut profiter du bas de toile que conservait encore le jeune Caumont la Force. Ce dernier fit de nouveau le mort, mais il entendit :
« Hélas ! celui-ci est bien jeune, quel mal pouvait-il avoir fait ? »
Aussitôt, le jeune homme leva doucement la tête, demandant de l’aide auprès du marqueur. Ce dernier, bien qu’inquiet car les hommes qui avaient massacrés la famille étaient encore non loin. Dés que les autres passants furent partis, il installa le jeune malheureux dans un manteau. Il le prit alors sur ses épaules et quitta vite les lieux.
Pour cela, il suivit les remparts… jusqu’à l’Arsenal, soit exactement de l’autre côté de Paris. En effet, le jeune Caumont la Force lui avait indiqué que là vivait sa tante, madame de Biron.