Le moulin de Javel
Le moulin de Javel : illustre ancêtre des guinguettes dans les extérieurs de Paris pour festoyer et draguer !
Nous n’allons pas vous le cacher. Sur Histoires-de-Paris.fr, nous avons démarré nos recherches tout d’abord sur les moulins de Montmartre. Nous nous étions appuyés pour cela sur un des fabuleux Vieux Montmartre de Charles Sellier. Puis, la curiosité aidant, nous avons voulu en savoir plus et nous nous sommes plongés dans l’ancienne presse. Et là, de nombreuses traces des moulins à vent sont apparus avec leurs nombreuses guinguettes, dans de nombreux endroits de la capitale.
Mais un moulin revenait particulièrement, par son ancienneté : le moulin de Javel.
Vous le constaterez dans les prochaines lignes, mais nous n’allons pas vous décrire le moulin en lui-même, mais l’ambiance des lieux et sa fameuse guinguette.
Pour cela, allons-nous en loin de la Seine, dans la plaine de Javel, en face de Passy, au-delà de Grenelle !
Un endroit célèbre et fameux des XVIIe et XVIIIe siècles
Le moulin de Javel ? Nombre d’entre nous n’avons jamais entendu parler de ce lieu. Bien sûr, nous connaissons l’eau de Javel, dont ce blog devrait s’intéresser un jour ! Et pourtant c’était une célébrité à la fin du XVIIe siècle.
On y venait pour profiter de cet établissement mi-auberge, mi-guinguette. On le connaissait aussi pour sa réputation que nous comprendrons progressivement.
Ici, on venait profiter de la douceur de la campagne et des bords de Seine à l’extérieur. On y venait aussi compter fleurette, de préférence avec une maîtresse et un amant pas très légitime.
On y venait aussi finir les fêtes déjà démarrer.
C’était ainsi un véritable melting pot !
Les populations du moulin de Javel
Qui venait au moulin de Javel ? Qui en faisait les grandes heures au XVIIIe siècle ?
Nous évoquions juste avant un grand mélange de personnes. Plusieurs niveaux de la société s’y retrouvaient.
Commençons par les grands du pays ! Les aristocrates, les élites, les riches bourgeois, les célébrités de l’Opéra, les aventuriers, les chefs d’industries naissantes y venaient. Pour faire la fête ! Mais surtout pour démarrer ou entretenir des relations adultérines. Ici, en dehors de la ville, mais aussi des rigueurs de Versailles, on pouvait s’oublier et oublier les rigueurs des étiquettes.
Rappelons tout de même que les mariages n’étaient, dans la plupart des cas, pas choisi par les personnes concernées. Aussi, le moulin de Javel offrait un cadre merveilleux pour s’affranchir des limites.
Ensuite, au moulin de Javel, le petit peuple venait aussi, tout comme les petits bourgeois, les commerçants. Ici, ils terminaient des fêtes, des noces démarrées ailleurs. Alors en profitant du vin clair de Suresnes, ils s’amusaient ! On y buvait, on y dansait.
Ne vous formalisez pas trop à ces mélanges de population. C’était assez fréquent au cours du XVIIIe siècle. Elles se croisaient vivement et dans la joie également lors des différents carnavals. Tous aimaient les bals, même si on savait maintenir les différences.
Le moulin de Javel, un lieu repris dans les arts
Du fait de l’ambiance, de la célébrité, naturellement on retrouva le moulin de Javel dans les arts parisiens. Des récits rappelaient l’endroit, repris tout d’abord dans le répertoire du théâtre de foire. On les trouvait aussi dans des petits romans. Aussi, naturellement, on évoqua le moulin de Javel dans l’Opéra du XIXe siècle, notamment dans celui de Scribe, qui s’inspirait tant des foires.
Dancourt qui aimait croquer ses contemporains du XVIIIe siècle, y installa une de ses pièces. Mais ça c’est une autre histoire.
Sources bibliographiques :