Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

De nombreux quartiers dans le noir dans le nord ouest de Paris en janvier 1910

De nombreux quartiers dans le noir dans le nord ouest de Paris : les impacts de la crue sont ressentis loin !

 

Lors de la grande crue de 1910, les parisiens qui pensaient être à l’abri de l’eau, se retrouvèrent dans le noir. Ce fut notamment le cas dans le nord ouest de Paris. En effet, comme chacun sait, électricité et eau ne font pas bon ménage.

Retour sur ces jours vraiment bizarre !

 

 

Déclaration de la compagnie électrique du secteur de Clichy.

Le Petit Parisien du 29 janvier 1910 publia cette importante déclaration… enfin pour les usagers concernés.

« Au secteur de Clichy qui alimente d’électricité les 8e, 9e, 17e et 18e arrondissements, on nous a fait la déclaration suivante :

Nous nous sommes vus forcés de couper le courant, dans les quartiers de la Chaussée d’Antin, et de la Madeleine, par suite de l’inondation des sous-sols.

Le contact de l’eau avec les fils aurait pu causer les plus graves perturbations, des courts – circuits, par exemple, qui auraient pu avoir les plus graves conséquences.

Par suite de cette interruption de courant, tous les théâtres du huitième arrondissement, en contre bas de la gare Saint Lazare ont dû faire relâche. Mais nous n’y pouvons rien, et nous sommes nous-mêmes désolés de cet état des choses. »

 

Répercutions de la fermeture de l’usine d’Asnières.

Le lendemain, ainsi que le rapporte le Petit Parisien, les nouvelles sont guère meilleures.

« L’usine génératrice d’Asnières se trouvant submergée, les machines de la station de la rue des Dames seules fournissaient l’électricité. Par suite du manque du combustible et d’eau, on dut en supprimer une. Dés lors, il fut impossible de fournir le courant nécessaire du secteur, qui est fort étendu.

Seuls, les quartiers des Batignolles, de l’Europe, ainsi que le 18e arrondissement, furent desservis. Les autres durent être éclairés au gaz ou à l’aide de lampe à alcool ou à acétylène. »

 

Une situation qui dure

Malgré le passage du pic de la crue, la situation reste tendu en ce dernier week end de janvier 1910. Le Matin du 31 janvier rapporte :

 

« L’usine du secteur de Clichy à Asnières est toujours inondée, et les deux machines de la station de la rue des Dames sont matériellement impuissantes à assurer l’éclairage des dix-septième, dix-huitième et huitième arrondissements. Aussi, le service se trouve-t-il momentanément limité à Montmartre et au quartier des Batignolles et seulement de quatre heures de l’après midi à minuit.

La plaine Monceau et le quartier de l’Europe sont toujours privés de lumière. Toutefois, à l’usine d’Asnières, seule la machinerie est inondée ; les dynamos, les transformateurs et autres appareils délicats sont indemnes, ce qui permettra le fonctionnement de cette station aussitôt que les eaux se seront retirées, ce qui ne saurait tarder. »

 

Le journal poursuit le lendemain :

« Le secteur de la rue des Batignolles, fort éprouvé par la crue, avec des machines de secours, parvient à alimenter de nombreux abonnés des Batignolles et de Montmartre. Le quartier de la Plaine Monceau est sans lumière. »

 

Sources bibliographiques :

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