Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

La pavane

La pavane, danse des grands bals de la cour, se terminait toujours par des baisers donnés par les danseuses.

Dans son essai sur les origines de l’Opéra, Ludovic Celler revient sur les danses du XVIe siècle. Parmi celles-ci, on trouvait la pavane.

Une danse des grands bals

Il s’agissait d’une danse binaire qui servait à l’origine « aux rois, seigneurs graves pour se montrer en quelques jours au festin solennel… »

Elles étaient dansées au son du hautbois au cours du grand bal. En outre, elles duraient jusqu’à ce que chacun des participants aient fait deux ou trois fois le tour de la salle.

On se servait aussi des pavanes pour faire entrer dans la salle des mascarades de chariots mettant en scène dieux et déesses, empereurs et rois en grande majesté.

Dans la première moitié du XVIe siècle, la pavane était noble et sage. Mais au fil du temps, on y rajouta des figures issues du branle et de la gavotte, pour lui donner davantage de rythme.

Ainsi, chaste dans ses premières heures, la pavane reçut elle aussi son lot de baiser.

La pavane du XVIe siècle

Au XVIe siècle, on dansait la pavane partout et toujours au son du tambourin. L’accompagnement était toujours le même : une note longue sur le temps fort, deux brèves sur le temps levé. Dans certains cas, cela contrastait avec le chant réalisé en parallèle.

Ainsi, ce rythme servait de repère pour les danseurs qui pouvaient exécuter des sauts et des pirouettes. Cela demandait une véritable condition physique, car les danses duraient des heures.

Chant d’une pavane

Dans l’Orchéographie, Tambourin rapporte une pavane de ce temps. Comme on le constatera, la galanterie y est le sujet principal. Probablement, elle se concluait par un baiser à la fin.

Belle, qui tient ma vie

Captive dans tes yeux,

Qui m’as l’âme ravie,

D’un souris gracieux,

Vient tôt me secourir

Ou me faudra mourir.

Tes beautés et ta grâce

Et tes divins propos,

Ont échauffé la glace

Qui me gelait les os,

Et ont rempli mon cœur

D’une amoureuse ardeur.

Approche donc ma belle,

Approche-toi, mon bien,

Ne me sois pas rebelle.

Puisque mon cœur est tien,

Pour que mon mal apaiser,

Donne moi un baiser.

Plutôt on verra l’onde

Contre mont reculer,

Et plutôt l’œil du monde

Cessera de brûle,

Que l’amour qui m’époint

Décroisse d’un seul point.

Sources bibliographiques :

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