Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

L’accident de gaz de la rue de Beaune de 1910

L’accident de gaz de la rue de Beaune de 1910 : le sol inondé par la crue entraîne la rupture d’une conduite.

Nous sommes le 26 janvier 1910. La Seine monte sans s’arrêter. L’eau arrive de partout ! Par les égouts qui éclatent, par des infiltrations dans le sol, par les ouvertures donnant sur le fleuve.

Aussi, sur la rive gauche, profitant des soupiraux aérant en temps normal la ligne de chemin de fer, l’eau a totalement inondé la gare d’Orsay. Elle a ensuite atteint le quartier, transformant les rues de Lille, de l’Université en de véritables canaux.

Première intervention face à une forte fuite de gaz

Le sous-sol est totalement touché. Au soir du 26 janvier, ca sent le gaz dans la rue de Beaune, dans le quartier de Saint Thomas d’Aquin. Tellement fort, que la compagnie de distribution de gaz se rend aussitôt sur les lieux, en particulier au 2 de la rue, au niveau du quai Voltaire, en face de la Seine. La décision des gaziers fut simple : sectionner la conduite dans plusieurs maisons.

La rupture de la canalisation en raison de l’instabilité du sol

Cette première intervention ne suffit pas. En effet, en raison de la présence de l’eau dans le sous-sol, un affaissement du sol du se produire. En tout état de cause, la conduite principale de la rue se rompit. Le gaz se diffusa très vite dans les immeubles.

Un couple de concierge retrouvé asphyxié

Il se trouve qu’au 2 de la rue de Beaune, le couple de concierge, les époux Taigny, était resté dans sa loge. Malgré les conseils prodigués par les gaziers, ils avaient refusé de la quitter.

Or, ils dormaient quand la conduite se rompit. Aussi, le gaz les atteint dans leur sommeil.

Le lendemain, on les trouva totalement asphyxié. M. Taigny était déjà mort, couché dans son lit. Sa femme gisait, elle, sur le sol, respirant très faiblement. Elle fut alors transportée aussitôt à l’Hôpital de la Charité.

Tout le quartier sentait le gaz. On se méfiait fortement. La mégarde d’un seul fumeur pourrait tout faire exploser. Selon les ingénieurs, toutes les caves étaient atteintes.

Sources bibliographiques :

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