Histoires de Paris

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Vies de fêtes

Les ambitions des expositions universelles parisiennes

Les ambitions des expositions universelles parisiennes sous le signe du progrès, de l’industrie et de la paix

 

Entre 1855 et 1900, Paris accueillit 5 expositions universelles. Deux autres grandes expositions furent organisées en 1925 et 1937. Quelles furent les ambitions de ces grandes manifestations ? Elles étaient particulièrement longues et lourdes à organiser mais offrant un rayonnement considérable.

 

 

La mise en avant du progrès incarné par l’industrie

« Dix neuvième siècle, salut ! Les siècles à venir te proclameront  le siècle de l’industrie, comme nous avons proclamé, nous, les siècles qui nous ont précédé les siècles de la violence, de l’oppression et de la barbarie. » Ce fut ainsi qu’est présentée l’exposition universelle de 1855 dans sa revue, à destination des visiteurs.  L’industrie était vue comme un moyen de soumettre la nature par la science et d’organiser la société humaine pour les “générations à venir”.

En 1878, on invita toutes les nations pour que chacune présente les fruits de son travail. On voulut récompenser “celui qui a fait le plus et mieux pour l’utilité publique”.

L’exposition de 1900 s’ambitionna comme un bilan du XIXe siècle, pour réaliser une synthèse et “déterminer sa philosophie”. Ce fut aussi l’occasion pour “inaugurer dignement le XXe siècle“, “animé d’une foi profonde dans l’avenir.

 

Toutefois, ce progrès industriel fut un peu questionné en 1925. Le beau aurait été remis en cause par l’industrie. Toutefois, cela n’avait pas pour objet de le remettre en cause mais de le restimuler : “les inventions de l’art social n’ayant d’intérêt et de raison d’être que dans la mesure où elles s’adaptent rigoureusement au temps qui les voit paraître.”

Cette approche fut également mise en avant en 1937 : “aucune incompatibilité n’existe entre le beau et l’utile “,  “l’art et les techniques doivent être indissolublement liés. “si le progrès naturel se développe sous le signe de l’art“.

 

La grandeur et l’universel pour bâtir la paix.

En effet, en 1855, on souhaite permettre à chacun des peuples de porter haut son drapeau, sur un autre théâtre que celui de la guerre. Il s’agissait alors de montrer la voie aux autres, tout en reconnaissant la possibilité de suivre ceux plus avancés.

En 1867, l’universel se manifesta de deux manières dans l’ambition de l’exposition universelle :

  • “Faire venir de tous les points de la Terre, les représentants de la science des arts et de l’industrie” pour permettre aux nations de se connaître et de s’estimer.
  • “Se préoccuper de ce que réclament les nécessités du plus grand nombre“.

En 1937, on voulut sous l’angle des arts  et des techniques favoriser “l’épanouissement des valeurs spirituelles, patrimoine supérieur à l’humanité

 

La volonté de montrer au monde la grandeur de la France et de Paris

Après la guerre de 1870, la France utilisa l’exposition universelle de 1878 pour “montrer à tous les peuples du monde que notre pays, malgré les épouvantables cataclysme qu’il vient de subir n’en est pas moins aussi fécond, aussi vivace, aussi laborieux et surtout aussi maître de l’avenir que jamais “

Bien évidement, Paris se magnifiait à cette occasion, les gouvernants souhaitant impressionnés les visiteurs avec des grands monuments et des richesses de la ville. 1867 fut l’apogée pour le Paris du Second Empire. 1900 fut la belle vitrine du Paris de la Troisième République.

 

En 1937, on voulut que l’exposition internationale contribue également au redressement de l’économie, luttant contre le chômage, la reprise des affaires.

 

Comme on peut le constater les principales ambitions des expositions universelles furent semblables sur cette période, tout en évoluant. On s’adapta au contexte mais les deux régimes (Second Empire et Troisième République” les exprimèrent de manière proche : le progrès industriel devait apporter la paix et la grandeur à chacune des nations, en particulier celle française.

 

 

Sources bibliographiques

 

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