L’avenue de Versailles envahie par la crue de 1910
L’avenue de Versailles envahie par la crue de 1910 : la chaussée fut inondée obligeant, tous, à tout fermer !
En janvier 1910, toute la vallée de la Seine est touchée par une crue impressionnante, une crue centennale. Dans ce contexte, tout comme le quartier en face, Auteuil se retrouva noyée par les eaux. Bien évidemment, l’avenue de Versailles, voie clef de communication du quartier fut également touchée. Récit à partir des journaux de l’époque !
Inondation des caves
Tout d’abord, lors de grandes crues, ce sont d’abord les infiltrations qui créent les premiers dégâts. Ainsi, l’eau dans le sol se retrouva dans les caves de l’avenue de Versailles. Rapport par le Petit Parisien du 23 janvier 1910 :
« Avenue de Versailles, le nombre des caves inondées est énorme. L’envahissement de ces réduits par les eaux a eu pour conséquence de faire sortir sur la chaussée une grande quantité de rats. »
Signe de la catastrophe à venir : les rats quittent le navire.
Suite logique de ces infiltrations, plusieurs excavations se produisirent ! Le 26 janvier, la Petite République écrit :
« Des affaissements de terrain se produisent de tous côtés : à la Cité, quai aux fleurs, avenue de Versailles, quai Voltaire… »
Inondation de la chaussée
Cependant, la crue centennale n’est pas alors terminée. L’eau continuait à monter. Aussi, elle finit par inondées la chaussée.
Le Petit Parisien écrit le 28 janvier :
« La manutention militaire, avenue de Versailles, ainsi que les immeubles 131, 133 et 135 sont inondés. Le premier de ces immeubles a été évacué. »
Le lendemain, le Matin poursuit :
« Avenue de Versailles, la situation s’aggrave sans cesse. La chaussée est inondée presque partout, sauf aux abords du viaduc d’Auteuil. L’eau monte rue Théophile Gautier, rue gros, rue Rémusat. La rue François Millet est atteinte. »
Le constat est alors sans appel :
« Tout le côté de l’avenue de Versailles proche de la Seine est devenu inhabitable. Les habitants prennent leurs précautions pour se sauver à la première alerte. Les soldats d’infanterie et du génie aident aux déménagements. »
On doit aussi interdire la circulation, comme l’explique le Petit Parisien du 29 janvier « Dans le bas de l’avenue de Versailles, la circulation des piétons et des voitures est totalement interdite.»
Fermeture d’usines et autres installations
Plusieurs installations importantes se trouvaient avenue de Versailles. Elles durent s’arrêter au fur et à mesure de l’avancée des flots.
Le 25 janvier, le Radical évoque une installation de contrôle d’armes de chasse.
« La Seine ayant envahi le banc d’épreuves des armes à feu, qui fonctionne avenue de Versailles, sous le contrôle de la Chambre de commerce de Paris, le service d’épreuves des armes de chasse est momentanément suspendu.
Le Petit Parisien écrit le 29 janvier 1910 :
« Passy est privée de gaz, car l’usine de l’avenue de Versailles a été envahie hier matin, par l’eau dévastatrice et nombre de conduites sont rompues. Les ouvriers ont été renforcer les équipes de l’usine de la Villette. »
Sources bibliographiques :
- Le Petit Parisien du 23 janvier 1910
- Le Radical du 25 janvier 1910
- La Petite République du 26 janvier 1910
- Le Petit Parisien du 28 janvier 1910
- Le Matin du 28 janvier 1910