Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les coupeurs de bourses

Les coupeurs de bourses, communauté des voleurs, établie telle une véritable corporation médiévale parallèle.

 

Henri Sauval dans son Histoires et Antiquités de la Ville de Paris décrit avec beaucoup de détail la vie des coupeurs de bourses selon lui.

Il les décrit comme des membres d’une communauté ressemblant à une corporation parisienne, avec ses maîtres et apprentis.

 

Le chef d’œuvre

Pour devenir maître, il fallait commencer par réaliser un chef d’œuvre. Dans ce cadre, on attachait au plancher ou sur les poutres une corde sur laquelle on prenait soin de bien accrocher des grelots et autres sonnettes.

L’aspirant devait essayer de couper la bourse à une marionnette. Toutefois, il devait avoir un pied droit posé sur une assiette posée sur la corde et veiller à ne jamais faire sonner les grelots. L’exercice impliquait de bouger le pied gauche et le reste du corps dans les airs.

A noter que si l’épreuve n’était pas une réussite, le candidat était roué de coups, le jour même ainsi que les suivants.

 

La perfection du chef d’œuvre

Un second larcin devait ensuite être réalisé à l’extérieur : la perfection du chef d’œuvre. Ainsi, une troupe se rendait au cimetière des Innocents. Arrivé sur place, on repérait des femmes à genoux priant devant une Vierge, avec sa bourse à l’extérieur. L’aspirant devait ensuite la dérober.

Pour complexifier l’épreuve, les autres maîtres le dénoncent auprès des gens autour. Ainsi, sitôt qu’il a commis son larcin, les passants se ruent sur lui. Profitant de l’occasion, ils en subtilisent tous les portes monnaie qu’ils pouvaient trouver.

 

Les sorties toujours en troupe

Les coupeurs de bourses n’allaient jamais seuls. En effet, ils avançaient toujours en petite compagnie. Cela permettait en effet de s’aider en cas de besoin. En outre, une fois le larcin réalisé, le voleur transmettait systématiquement son butin dans la foulée à un autre. Ainsi, il n’était jamais pris au dépourvu.

Ensuite, ils avaient un code pour savoir combien ils étaient sur un emplacement. Ils disposaient pour cela d’un endroit caché contenant un dé. A chaque arrivée d’un membre, il tournait le dé sur le nombre supérieur. Au cas où ils étaient plus de 6, le septième apportait un second dé.

Sauval raconta qu’un de ses amis avait découvert le stratagème aux Halles. Il aurait tourné le dé sur 6 pour limiter les arrivées.

 

Sources bibliographiques

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