Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

Le drainage des grands boulevards

Le drainage des grands boulevards : travaux d’assainissement qui étaient une belle énigme pour les passants .

Sous le Second Empire, Paris est traversé par des grands travaux. Bien sûr, nous sommes nombreux à penser à la réalisation des grands axes, impliquant la disparition d’un Paris plus ancien.

Dans la transformation de la ville, en outre, le rajout de nombreux parcs et jardins, on procéda à de nombreux travaux d’assainissement de la ville.

Nous évoquons ici, l’un deux, les découvrant sous la plume d’Edouard Fournier dans ses Enigmes des rues de Paris.

Description des travaux

En 1859, on lance le drainage des boulevards.  

Aussi, on retira des arbres qui avaient plantés peu de temps précédemment, pour installer dans le sol des tuyaux de terre cuite.

En passant, des curieux se demandèrent quel était l’objectif de ces travaux. Les ouvriers leur répondirent qu’il s’agissait de drainage.

En effet, à l’aide de nombreux tubes, on voulait alors canaliser la circulation des eaux souterraines.

Ce système permettait de faire écouler l’eau qui saturait les sols mais aussi permettait d’arroser les racines des arbres. Enfin d’autres, puisque les précédents avaient été sacrifiés par les travaux.

L’ignorance des parisiens pour cette pratique agricole

Dans ses Enigmes des rues de Paris, Fournier s’amuse de la découverte par les parisiens de ce système. Bien sûr, poser des drains était très courant à la campagne.

En effet, dans de nombreux champs, l’eau stagnante apportée par de grosses pluies pouvait rejoindre vite les rivières. De fait, les cultures souffraient moins de la trop forte humidité, signifiant alors de nombreuses maladies.

Les passants qui demandaient ce que l’on faisait, se satisfaisaient de la réponse des ouvriers : « du drainage ». Selon Fournier, ils n’osaient demander d’autres précisions, pour ne pas paraître pour des ignares. Cela ne les empêchait pas, quelques mètres plus loin, de reprendre cette réponse, sur un ton assuré, lorsqu’un autre passant s’interrogeait sur les travaux.

Mais bien que dédiant un chapitre au drainage, Fournier n’en savait pas beaucoup plus lui-même comme il l’écrit.

La recherche dans les dictionnaires

Pour mieux comprendre ce qui se faisait, ici, Edouard Fournier chercha lui-même ce qu’était le drainage dans un dictionnaire.

Cependant, il eut de grandes peines pour bien comprendre. Il reprochait aux dictionnaires de ne pas enregistrer les nouveaux mots, « sous prétexte que ce sont des néologismes ». Grâce à un dictionnaire anglais, il comprit que le mot drainage était en fait dériver d’un mot anglais, -to drain-, signifiant sécher.

Sources bibliographiques

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