Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

L’équarrissage de Montfaucon

L’équarrissage de Montfaucon, lieu nauséabond où mouraient les chevaux éclopés et étaient ensuite transformés

 

Au Moyen Age, l’équarrissage des chevaux s’effectuait à l’extérieur de la Ville. On l’avait installé au-delà des Tuileries, en aval du passage de la Seine à Paris.

L’équarrissage de Montfaucon datait probablement du XVIIe siècle. Elle était alors située au pied des Buttes Chaumont, dans une rue appelée alors rue de la Boyauterie.

Au XVIIIe siècle, Paris comptait plusieurs écorcheries : Javel, rue du Cadet, rue du  Faubourg Saint Antoine, la Salpêtrière, mais aussi  à Bagnolet et à Gentilly. Cependant dans les années 1780, tous ces établissements avaient fusionné. Il ne restait alors que l’équarrissage de Montfaucon.

 

Les installations de l’équarrissage

Pour accéder à l’équarrissage, il fallait continuer la terrasse qui séparait les bassins de la voirie de Montfaucon.

A cet endroit, des grands murs cachaient l’espace.  En effet, une véritable installation avait été construite là : un séchoir pour intestin, une fonderie pour la graisse, le dépôt des ossements… Les liquides s’écoulaient vers les bassins de la voirie.

 

Le clos servant de mouroir

Un second clos était installé, sur le chemin menant aux carrières. C’était le lieu le plus inaccessible. Les odeurs les jours de grandes chaleurs étaient insupportables. A cet endroit, on conduisait les chevaux très malades. Chaque jour, on y conduisait des chevaux éclopés, se déplaçant difficilement.

Une fois  arrivés, on leur retirait tout de suite  les crins.  Ensuite, on les laissait mourir, sans nourriture. Ce n’était que s’ils ne mourraient pas rapidement qu’on leur donnait le coup de couteau fatal.

L’écorcherie n’était pas le mouroir uniquement de chevaux. On y apportait aussi les chiens et les chats trouvés dans la rue.

 

Transformation des produits d’équarrissage

On revendait les crins de l’encolure et de la queue pour 2 francs le kilogramme. Les tanneurs achetaient les peaux entre 8 et 15 francs. On utilisait le sang pour le raffinage du sucre et la fabrication du bleu de Prusse.

La viande était destinée à la nourriture des ouvriers des lieux mais aussi pour les animaux de la Ménagerie du Jardin des Plantes, ainsi que ceux du Combat, à proximité. Il était possible que certains restaurateurs la mettaient sur leurs cartes.

Les intestins servaient pour faire des cordes. Les tendons permettaient de faire des colles.

Avec les sabots, des cornetiers fabriquaient des peignes. Enfin, avec les os, on faisait de l’ammoniaque ou du noir animal.

 

L’équarrissage fut ensuite déplacé sous la Monarchie de Juillet dans la plaine Saint Denis, entre Aubervilliers et le canal.

 

Sources bibliographiques :

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