Histoires de Paris

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Histoires d'immeubles

Les mascarons inspirés des divinités antiques

Les mascarons inspirés des divinités antiques, reprennent les puissantes figures du théâtre et de la guerre …

 

Que représentent les mascarons ? Vous savez, ces sculptures reprenant souvent des visages étonnant au-dessus des portes et des fenêtres de nombre de nos immeubles ? Ils font partie du paysage urbain et souvent on y prête guère d’attention. Mais leur diversité montre un véritable héritage culturel.

 

Partageons un peu la passion d’Hamilcar Maata qui propose un ouvrage sur les mascarons parisiens. Aujourd’hui revenons sur les mascarons inspirés des divinités antiques !

 

Les mascarons, héritiers des masques antiques

 

D’abord dans la Grèce antique puis, dans le monde romain, le théâtre occupe une place à part.

Il y a, certes la tragédie, mais de nombreuses pièces sont données pour divertir les grecs et le romains anciens. Les pièces sont jouées dans de magnifiques théâtres. Les masques sont présents partout : sur scène couvrant les visages d’acteurs, sur les décors, dans la forme de mascarons…

 

Bacchus et les satyres

Bacchus pour les romains (et Dionysos pour les grecs) est le dieu du théâtre et de l’ivrognerie. Cette divinité des plaisirs, au rôle si particulier dans l’Olympe, rappelle l’enivrement, la fête et le théâtre. Aussi, il n’est pas surprenant de le voir si souvent représenté dans les mascarons. C’est d’ailleurs, le premier des mascarons mis en avant par les masques.

Avec son visage joufflu, tirant la langue, des feuilles de vigne et des raisons pour chevelure, il est si caractéristique. A Paris, on peut l’admirer notamment au 2 rue Pierre Fontaine dans le 9e arrondissement.

 

Bacchus avait d’innombrables serviteurs : les satyres. Comme lui, libidineux au possible, avec leur visages grossiers et leurs pieds de bouc, ils couraient dans la forêt. Représentés dans les arts avec une érection permanente, ils recherchaient en permanence les jolies nymphes. Ce sont eux qu’on retrouve tout au long du pont neuf. Comme si des centaines d’yeux surveillant la Seine s’écoulant à Paris.

 

Pan

Après le dieu du vin, impossible de ne pas imaginer, une autre divinité aussi fantasque que Pan sous les traits des mascarons.

Ce dieu, éternel arpenteur du Péloponnèse, est d’ailleurs mis en valeur sur l’île Saint Louis, au 26 quai de Béthune dans le 4e arrondissement. On peut s’arrêter pour observer ses longues cornes, son sourire narquois et ses oreilles en pointe.

mascaron de pan souriant au 26 quai de Bethune par Hamilcar Maata
mascaron de pan souriant au 26 quai de Bethune Crédit photo Hamilcar Maata

 

Des mascarons pour se défendre

Positionné sur des points considéré comme ayant de la force sur des bâtiments, les mascarons étaient censés protéger les lieux contre les malfaisants, esprits comme voleur. Aussi, il n’est pas surprenant de retrouver différentes divinités guerrières.

 

La Méduse

Souvenez vous de la Méduse ! Dans la mythologie, la Méduse était une gorgone avec deux attributs majeurs : sa chevelure était composée totalement de serpents bougeant et menaçant ses ennemis. Ensuite, son regard pétrifiait tout ce qui le croisait.

Aidé par la déesse Athéna, le héros Persée parvint à la tuer par le stratagème du miroir. Comme trophée, il emporta avec lui sa tête, qui gardait ses propriétés infernales. A la suite d’une dispute avec le titan Atlas, il le pétrifia en lui montrant le bouclier portant la tête de la méduse. Ceci créa la chaîne de montagne du Maghreb. Ensuite, Persée offrit à Athéna pour la remercier de son aide précieuse son bouclier portant la méduse.

Aussi, pour cette raison, la tête de la Méduse est souvent représentée sur des boucliers, mais aussi sur nos mascarons.

 

Dieux et héros guerriers

Athéna ! Hercule ! Voici des divinités guerrières de la mythologie greco-latine.

Avec son casque et sa puissance, Athéna est représentée à différents endroits. On peut citer notamment 12 rue Turgot dans le 9e arrondissement.

 

Avec son couvre chef fait avec la tête du lion de Némée, Hercule se montre fièrement sur l’île Saint Louis, au 16 quai d’Orléans.

 

A noter également avec son casque ailé, que Mercure est aussi souvent représenté. Le dieu messager, si proche de Jupiter, prend son envol de nombreux immeubles parisiens.

 

Sources bibliographiques :