Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les poissonniers d’eau douce

Les poissonniers d’eau douce, une profession soumise à la concurrence dés le Moyen Age puis lourdement taxée.

 

Se distinguant les poissonniers d’eau de mer, organisant la marée, les poissonniers d’eau douce commercialisaient les prises de la Seine et étangs d’alentours. 

 

poissonnier d'eau douce
Poissonnier d’eau douce – Dessin de M. Poisson 1774. Crédit BNF

Au XIIIe siècle, Etienne Boileau reconnait les poissonniers d’eau douce

En réalité, à Paris, deux corporations commercialisaient le poisson d’eau douce, en fonction de l’endroit de leur prise :

  • les pécheurs privilégiés, chargés par le roi d’exploiter ses domaines sur la Seine
  • les poissonniers d’eau douce, vendeurs de poissons, dont nous parlons ici.

Ces derniers achetaient leur métiers 20 sous. Ils désignaient chaque année 4 jurés qui sous l’autorité du maître queux royal veillaient à l’estimation de la qualité du poisson. 

 

Aux XIVe et XVe siècles, les poissonniers d’eau douce sont soumis à la concurrence

Dans son ordonnance de 1351, Jean II veille à ne pas donner un véritable monopôle aux poissonniers d’eau douce. En effet, les deux jurés sont élus par ces professionnels mais aussi par d’autres que ceux du métier. 

L’enjeu était alors de garantir l’abondance de poisson dans Paris et le roi ne voulait pas qu’elle soit soumise au contrôle seul des poissonniers.

 

Ensuite, en 1464, on précise la qualité du poisson commercialisés dans Paris. On confirme les places désignées pour la vente de barbillons, tanches, carpes, anguilles, gardons et lamproies. 

 

En 1484, le monopôle est installé et de nouveaux statuts sont proclamés

La maîtrise est portée alors à 100 sous et on fonde une confrérie dans l’église de Saint Leufroy sous le patronage de Sainte Marie et de Saint Pierre.

Dorénavant les poissonniers d’eau douce sont chargés de l’entretien des pieux de soutènement des rives de la Seine. 

L’apprentissage est fixé à 3 ans. Mais les fils de maîtres en étaient dispensés et devaient juste s’acquitter de 4 écus pour la maîtrise.

 

Au XVIIe siècle, une profession de plus en plus taxée pour payer les campagnes royales

Ces statuts sont confirmés en 1614 par Louis XIII qui rajoute au prix de la maîtrise, une double taxe : 20 sous pour le roi et 60 sous chaque jurés. 

L’apprentissage est rallongé à 4 ans avec  l’obligation de 2 ans de compagnonnage. 

En 1675, 8 offices de vendeurs de poisson d’eau douce sont créées. Elles sont remplacées 30 autres avec l’attribution de droits sur l’entrée du poisson dans la ville en 1696. A leurs tours, elles sont remplacées 70 autres en 1708. Ainsi, le roi utilisa la profession pour faire entrer de l’argent dans les caisses du Trésor.

 

Sources bibliographiques : 

 

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