Histoires de Paris

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Histoires au détour d'une rue

Le quai de Passy dévasté par la crue de 1910

Le quai de Passy dévasté par la crue de 1910 : Quand la désolation envahissant les maisons et les usines …

Situé dans la partie en aval de la Seine, le quai de Passy fut particulièrement fragile lors du passage de la crue de 1910. En effet, emplacé après la boucle de la Seine, les eaux venaient envahir le quai, après avoir été bloquée par les bases de la colline de Chaillot.

Aussi, de la même manière que sur les quais à proximité, les eaux ravagèrent totalement les lieux. Retour sur cette histoire mémorable au travers des journaux de l’époque.

Premiers dégâts sur le quai de Passy

Nous sommes le 22 janvier ! La Seine est en crue depuis plusieurs jours et le niveau de l’eau monte à vitesse impressionnante. Elle ne tarde pas à occasionner ses premiers dégâts sur le quai de Passy.

Ainsi, le lendemain, le Figaro rapporte la situation :

« L’usine Choubersky, la chocolaterie Gilbert, une teinturerie, les casse coke du quai de Passy ont arrêté leurs machines. »

A son tour, le Petit Parisien complète :

« A 4 heures 45, quai de Passy, une excavation s’est produite au pied d’un pilier du viaduc de la ligne de chemin de fer. Une équipe d’ouvriers a été aussitôt envoyée pour procéder aux travaux de réfection les plus urgents. »

Inondation du quai de Passy

Les heures passent… Les eaux montent… sans jamais s’arrêter. Ca y est ! L’eau envahi le 24 janvier le quai !

Point de situation par le Radical du 25 janvier 

« Quai de Passy, le mur construit le long du parapet, à l’entrée d’un escalier conduisant à la berge, a cédé hier soir. Les eaux ont envahi les boutiques. Quatre personnes infirmes, habitant le n°12 du quai de Passy ont dû être enlevées de chez elles. »

La situation empire comme le précise le Matin du 27 janvier :

« Le quai de Passy inondé au point que l’eau n’est plus qu’à 5 centimètres du parapet »
Les dégâts se poursuivent : « une fissure dans la première pile du viaduc, l’usine à gaz, quai de Passy, et plusieurs usines du voisinage, gagnées par les eaux, douze mètres de mur écroulés à 3h20, quai de Passy »

A cette heure-là, tous doivent fuir !

La désolation sur le quai de Passy

Cependant, la Seine continue à monter. Au moment du pic de la crue, un seul mot revient : la désolation.

Le 29 janvier 1910, le Matin rapporte :

« Le quai de Passy n’est plus accessible. »

Le Petit Parisien poursuit le 30 janvier :

« Derrière le quai de Passy, c’est toujours la même désolation et ce n’est que lorsque les eaux se seront complètement retirées que l’on pourra constater réellement, toute l’étendue des désastres et des ruines qu’elle a accumulés. »

Les habitants ne sont plus là. A la place des riverains, les secours évoluent sur le quai :

« Là, les consignes ont redoublé de sévérité. Des gardes – les uns à cheval, les autres à pied – sont venus renforcer les agents surmenés, dont le nombre n’est pas suffisant.

Sauf des ingénieurs, des commis des ponts et chaussée qui se distinguent à leurs longues blouses blanches, personne ne franchit les barrages. On redoute d’un moment à l’autre des affaissements du sol. »

Sources bibliographiques :

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