Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

La rue Tronchet et la crue de 1910

La rue Tronchet et la crue de 1910 : une rue totalement coupée du monde et aux alentours inondés ou fermés !

 

Au cours de la grande semaine de la crue de 1910, le VIIIe arrondissement est très touchée par les inondations et les infiltrations. Que ce soit du côté de la gare Saint Lazare, de la Madeleine, des Champs Elysées, de la Concorde, du Triangle d’Or… partout on lutte contre l’eau.

Aussi, la rue Tronchet reliant la Madeleine à la gare Saint Lazare paya elle aussi son tribu à la crue centennale.

 

Une rue dans le noir

En raison des très nombreuses infiltrations dans le sous-sol, l’électricité est coupée au plus fort de la crue. C’est aussi le cas rue Tronchet, comme le rapporte le Petit Parisien du 29 janvier 1910 :

« Les omnibus ne passent plus. Des travaux municipaux encombrent la chaussée de leurs brouettes et de leurs outils, qu’éclaire le feu clignotant des falots de la voirie.

La rue Tronchet, les autres voies présentent la même tristesse. Seuls, les lampadaires électriques jettent leurs lueurs, qui se répercutent dans les nombreuses flaques d’eau… Tous les magasins sont fermés, les cafés sans lumière. »

 

Une rue très difficilement accessible

Dans son édition du 30 janvier, le Petit Parisien revient sur un trajet en barque démarré à proximité de la Chapelle Expiatoire, sur le boulevard Haussmann :

« Pendant ce temps, la barque accoste, non sans peine… Nous embarquons… L’esquif peu stable roule affreusement. Le télégraphe répète son mot… porte bonheur et la demoiselle belge pousse de petits cris effarés… Tous trois nous nous mouillons consciencieusement les pieds.

De la rue d’Anjou à la rue Tronchet, le trajet est court… Nous mettons une demi-heure pour l’accomplir, car il nous faut louvoyer à travers mille obstacles : des bancs, des tas de sacs de terre, et l’inconfortable canot racle du fond sur les pavés… »

 

Sources bibliographiques :

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