Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

La statue de la République de l’Exposition universelle de 1889

La statue de l’Exposition universelle de 1889 : symbole pour le centenaire de la Révolution au Champ de Mars.

 

De l’Exposition universelle, l’histoire a gardé principalement le souvenir de la construction de la Tour Eiffel ! A cette occasion d’un véritable symbole parisien, tout de fer, qui s’élança dans le ciel, avec des retombées touristiques de folie par la suite.

Alors, nous allons tout de même évoquer ici, une autre histoire. Complémentaire mais s’inscrivant dans notre cycle en cours sur les statues de la République. En effet, en 1889, Paris compta une statue de la République supplémentaire.

L’Exposition universelle de 1878 avait déjà vu l’apparition sur le Champ de Mars d’une belle statue de la République. Une autre prend son rôle onze ans plus tard.

 

Une statue aux belles dimensions.

Commençons par reprendre, le XIXe siècle qui écrivait le 12 mai 1889 :

« Dans le jardin central, on élève en ce moment la statue de la République.

C’est avant-hier que sont arrivés les morceaux de ce colossal monument, et deux jours au plus suffiront pour que le moindre échafaudage ait disparu ».

Grâce au Petit Courrier de Bar sur Seine du 23 août 1889, nous pouvons en dire un peu plus :

« La belle statue de la République, qui se trouve à l’Exposition universelle, au milieu de la pelouse, en avant du dôme central, a la main droite appuyée sur un lion au repos, la main gauche étendue et portant un rameau d’olivier, symbole de paix. »

Ainsi, tout comme la grande Statue de la République que nous connaissons toujours bien de nos jours, elle était accompagnée par un lion, probablement symbolisant ici en cours le peuple.

 

La participation d’une délégation étrangère

En lisant les coupures de presse autour du 14 juillet de cette année-là, nous sommes frappés par la mise en avant de la présence d’une délégation étrangère particulière. Citons, le Voltaire du 15 juillet 1889.

« Les Thèques en ce moment présents à Paris iront déposer aujourd’hui, le 14 juillet, à dix heures du matin, une couronne au pied de la statue de la République, à l’Exposition, en signe de l’admiration et de la sympathie fraternelle de la nation tchèque pour la France, à qui l’attache non seulement un égal amour de la liberté, mais encore la présence des mêmes adversaires ouverts ou dissimulés. »

Cette Exposition universelle s’inscrivait dans le centenaire de la Révolution française. Venir voir la statue avait ainsi une signification particulière, notamment le 14 juillet, 100 ans jours pour jours après la prise de la Bastille.

 

Une statue qui demeure quelques temps après l’Exposition universelle

Cette fameuse statue ne quitte pas complètement la scène du Champ de Mars. On la retrouve encore en belle place, l’année suivante. La date a son importance. Paris est alors en 1890 et le 14 juillet s’inscrit dans le centenaire de la Fête de la Fédération.

Le lieu fait l’objet de quelques aménagements ainsi que nous le décrit le Siècle du 11 juillet 1890, qui en profite pour annoncer le programme des festivités.

« On a commencé, dès hier, au Champ de Mars, sur la terrasse supérieure, devant la statue de la République, les travaux nécessaires pour l’édification de l’autel de la Patrie, qui, on le sait, sera une reproduction exacte de celui qui avait été construit, l’année dernière, dans la salle des états, au pavillon de Flore, par la Société de la Révolution française.

C’est auprès de cet autel, que se grouperont, le 13 juillet, les orphéons, qui feront entendre la cantate de Massenet, la Fédérale. Immédiatement après, aura lieu, la distribution des médailles commémoratives aux ouvriers qui ont participé aux travaux de la Tour Eiffel.

Nous avons dit qu’il y aurait le 13 juillet deux auditions de la cantate, la Fédérale. La première aura lieu à trois heures, sur invitation, dans la cour du Louvre. Le président de la République y assistera. Immédiatement après, les sociétés se rendront au Champ de Mars, où elles exécuteront la Fédérale une nouvelle fois. » 

 

Sources bibliographiques :

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