Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'immeubles

La succursale des Galeries de Paris de la rue de Rivoli

La succursale des Galeries de Paris de la rue de Rivoli : la réponse des tailleurs aux magasins de nouveautés

 

Le Second Empire est le temps des magasins de nouveautés. Sur leurs bases se développeront les grands magasins. A coup de grande communication et de fortes opérations, ils s’agrandissaient. Certains ouvraient d’autres maisons dans Paris. C’est le cas des Galeries de Paris que nous évoquons ici.

 

Les premières Galeries de Paris dans un concept un peu différent des magasins des nouveautés

Ce magasin s’était installé à ses débuts sur le boulevard des Italiens à l’angle de la rue de la Michodière. Comme ses pairs, il faisait beaucoup de publicité dans la seconde moitié du XIXe siècle, vantant ses « très bons et très beaux vêtements », à « bon marché ».

L’annonceur parlait sans sourciller de « révolution dans l’art de s’habiller ». Il s’agissait de mettre en avant des tailleurs.

En effet, l’objectif était de proposer les produits des tailleurs des quartiers Vivienne, Richelieu, Italiens et de la Paix. Ici, les visiteurs pouvaient se faire confectionner des vêtements sur mesure. « 70 modèles de vêtements inédits pour l’été ». Ainsi, les tailleurs parisiens essayaient de trouver une parade aux grandes opérations coup de poing des autres magasins de nouveautés, proposant des produits en grande quantité, sur une période courte, à bon prix.

 

La réponse des tailleurs à confection

Voici un extrait de publicité des Galeries de Paris en mai 1863

« On le sait déjà, les plus grands tailleurs de Paris ont fusionné depuis l’hiver dernier leur entreprise qui a pour but de rendre à la société parisienne l’élégance qui semblait l’avoir abandonnée, depuis qu’elle fait usage des vêtements inventés par la confection. Cette entreprise, sans rivale, poursuit sa carrière avec succès qui a dépassé toutes les prévisions ; les gens du meilleur monde s’y fournissent et leur satisfaction est justifiée par l’extrême recherche de vêtements qu’ils y achètent et le bon marché surprenant dont ils profitent constamment »

En quelque sorte, le sur mesure en mode pas cher !

 

L’ouverture de la succursale des Galeries de Paris rue de Rivoli

Fort des réussites du magasin du boulevard des Italiens, les Galeries de Paris ouvrent une seconde maison au 138 rue de Rivoli en mai 1863. L’objectif est d’y présenter dans un espace « non moins important » les vêtements du magasin de nouveautés.

Il s’agit ainsi d’ouvrir dans cette rue qui avait vu fleurir de nombreux magasins de nouveautés, dans la logique de la confection. Il fallait frapper fort : « deux galeries promenade, un salon d’introduction, trois galeries de vente à l’entresol. »

« Il est impossible de décrire le caractère original de cette magnifique annexe. L’architecte qui en a dessiné et fait exécuter les plans a voulu élever sa création à la hauteur du principe sur lequel repose l’entreprise générale des Galeries de Paris. On voudra la visiter, et, ainsi qu’au boulevard, on se promènera dans les Salons, les galeries, et la magasins, comme à Longchamps, sans pour cela être tenu au plus moindre achat. Là, aussi, dans les mêmes proportions, avec les mêmes variétés et surtout les mêmes avantages, toutes les classes de la société pourront choisir des vêtements qui les délivreront une bonne fois et pour toujours des produits trop souvent défectueux de la confection. »

 

La reprise toutefois de certains principes des magasins de nouveautés.

Même si ces Galeries de Paris se veulent être une alternative aux magasins de nouveautés classique, elle en reprend certains attraits. Le premier est bien sûr la communication et la publicité dans la presse. Ensuite, elle propose de s’y rendre sans y avoir une obligation d’acheter… Par ailleurs, elle vante les bons prix, qu’elle annonce dans les publicités. Enfin, elle repose sur des magasins de grande taille.

Les tailleurs de Paris essaient alors de reprendre la main, et limiter la concurrence de vêtements fabriqués souvent bien loin des portes de la capitale.

 

Sources bibliographiques :  

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