La Tour de Marlborough du hameau de la reine
La Tour de Marlborough du hameau de la reine : d’imitation médiévale pour avoir une belle vue sur le domaine.
Dans les années 1780, la mode était au hameau. De nombreux princes de France s’étaient fait aménagés ces petites maisons dans un cadre champêtre, suivant l’exemple du prince de Condé à Chantilly.
Le hameau le plus célèbre était sans contestation possible celui de la reine à Trianon. Avec la Tour de Marlborough, nous vous proposons de prendre un peu de hauteur et découvrir les lieux.
La plus ancienne construction du hameau de la reine
Suivant l’exemple du prince de Condé, la reine Marie Antoinette voulut son propre hameau dans son jardin du Petit Trianon. Le roi lui donna quelques hectares au nord de son jardin anglais. Là, en 1783, sur les plans de l’architecte de la reine, Richard Mique, on construisit le premier bâtiment de l’ensemble : la Tour de Marlborough.
L’origine du nom de Marlborough
Ce nom provenait d’une complainte composée en 1722, après la mort du général anglais qui le portait. Elle avait été reprise dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais chanté par Chérubin. Toutefois, la pièce avait été interdite en France. Seul le théâtre de M. de Vaudreuil s’était autorisé à la produire.
L’air s’était largement diffusé et un jour, madame Poitrine, la nourrice du dauphin fut surprise par le roi et la reine en train de la fredonner. Ils lui demandèrent de leur chanter et voulurent l’apprendre par cœur, s’amusant des paroles. Ainsi, elle entra à la Cour de France. Tous se mirent à les imiter !
On déclina la complainte de la Marlborough de nombreuses façons, entre les pantomimes d’Audinot, une mascarade pour le théâtre et autres formes de divertissements.
Description de la Tour de Marlborough
Pour l’édifier, on s’était, disait-on, inspiré de la tour de la Belle Gabrielle au bord du lac d’Ermenonville, en souvenir de la maîtresse d’Henri IV, Gabrielle d’Estrées. En juin 1780, Marie Antoinette y avait fait une visite accompagnée par la Cour.
La tour disposait d’un balcon, porté par douze arcades de bois, surmontant les créneaux. On y accédait par un escalier à l’extérieur, décoré du temps de la reine par des giroflées et des géraniums. Dans un petit tourillon, un veilleur pouvait communiquer avec le château de Versailles. De-là, on avait une vue sur l’ensemble des environs.
A l’étage, un petit salon rond était aménagé.
Au pied de la tour, une pêcherie en pierre avait été construite. En effet, dans l’étang, on avait lâché vingt-sept brochets et deux mille carpes. A l’intérieur du bâtiment, des miniatures de Van Blarenberghe représentaient des pêcheurs en barque, jetant dans l’eau leur filet.
Sources bibliographiques :
- Nolhac, Pierre de. Le Trianon de Marie-Antoinette. 1914.
- Desjardins, Gustave. Le Petit-Trianon, histoire et description. 1885.