Histoires de Paris

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Histoires de chateau

Vue de l’Hôtel de Nevers par Israël Silvestre

Vue de l’Hôtel de Nevers par Israël Silvestre : une belle maison de 1582 en face d’un Paris en transformation

 

Situé juste à proximité de la Tour de Nesle, l’hôtel Nevers fut pendant longtemps un lieu de résidence princière. Israël Silvestre nous a laissé deux représentations de cet ancien hôtel particulier.

 

Un hôtel princier

Au temps d’Israël Silvestre, l’Hôtel de Nevers était un bâtiment constitué à la fin du XVIe siècle, en 1582. Il avait remplacé l’Hôtel de Nesle. Cet aménagement explique notamment l’aspect un peu éloigné des maisons médiévales.

Cependant, il comprenait encore un vestige de son prédécesseur, l’Hôtel du duc de Berry. En effet, le duc de Berry, frère de Charles V, avait obtenu de son neveu la jouissance de cet hôtel princier. Il y vécut jusqu’à sa mort en 1416, en l’aménageant. On lui devait notamment une grande galerie qui existait toujours dans l’hôtel de 1582. Cette galerie avait comme particularité de n’alimenter aucune chambre ou aucune pièce. C’était ainsi un espace consacré uniquement à la réception.

 

La composition des vues

Ce qui intéresse Israël Silvestre dans ces représentations, c’est la juxtaposition de l’Hôtel de Nevers aux bâtiments situés de l’autre côté de la Seine. On y voit d’un côté les galeries du Louvre, tout juste construites et revues par les architectes du roi Soleil, mais aussi au bout de l’île de la Cité, les immeubles de la place Dauphine, si caractéristiques de l’architecture du début du XVIIe siècle.

Ainsi, ces vues reviennent sur les aménagements architecturaux récents, prenant place progressivement sur les traces de l’ancien Paris médiéval.

Dans la représentation avec les galeries du Louvre, on peut encore voir la vieille Tour de Nesle, mais elle ne sera bientôt qu’un souvenir, détruite en 1663, pour laisser la place au Collège des Quatre Nations. On peut noter sa disparition dans le dessin de l’Hôtel de Nevers et l’île du Palais.

 

La vie devant l’Hôtel de Nevers

Sur ces dessins, Silvestre s’attarde pour l’un au trafic fluvial circulant sur la Seine à proximité. Sur les berges, certains bateaux sont accostés, pour probablement les décharger, tandis que d’autres avancent sur le fleuve non loin.

Sur le chemin tout près de l’Hôtel, des passants circulent, semblant bien tranquille, discutant ensemble.

 

Sources bibliographiques :

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