Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de chateau

Vue du Collège des Quatre Nations par Israël Silvestre

Vue du Collège des Quatre Nations par Israël Silvestre : le Paris monumental s’installe sur la rive gauche !

 

Nous nous étions arrêtés sur la représentation de la Tour de Nesle par Israël Silvestre. Cet ancien vestige de l’enceinte de Philippe Auguste sur la rive gauche de la Seine avait été détruite dans la moitié du XVIIe siècle, entre 1663 et 1665. Avec Israël Silvestre, nous poursuivons maintenant notre voyage dans le temps, quelques années plus tard.

A sa place, un nouveau monument, encore clef, fut installé : le Collège des Quatre Nations.

 

La construction du Collège des Quatre Nations

Voici le leg du cardinal Mazarin ! Dans son testament, en 1661, le cardinal Mazarin décida d’utiliser une partie importante de sa richesse de manière post mortem pour la construction d’un grand Collège. Il s’agit pour le ministre régent de contribuer lui aussi à l’enseignement et à l’Université de Paris. Son prédécesseur, le cardinal de Richelieu avait lui organisé la refonte de la Sorbonne.

Les quatre Nations renvoyaient aux étudiants provenant des régions nouvelles intégrées dans le Royaume, à savoir les Flandres, l’Alsace, Pignerol et le Roussillon. Ainsi, le collège pouvait accueillir soixante étudiants où ils recevaient des cours d’appui, complémentaires de ceux dispensés dans le quartier universitaire.

Pour ce faire, Colbert mandate l’architecte du roi, Louis Le Vau. Les travaux sont réalisés entre le début des années 1660 et 1680, aboutissant à la grande coupole qui abrite les Académies.

En effet, sous Napoléon, le Collège des Quatre Nations devint l’Institut de France. La chapelle où avait été inhumé Mazarin fut transformé en grande salle des séances.

 

La vue par Israël Silvestre

Réalisée autour de 1670, cette vue fut évidemment prise sur l’autre rive, tout près du Louvre. On ne pouvait pas traverser la Seine alors comme on le fait aujourd’hui. Il fallut en effet attendre le début du XIXe siècle pour que le pont des Arts s’élance pour relier l’Institut de France au Louvre.

La grande forme du parvis est déjà majestueuse, avec la coupole de la chapelle située au centre.

Comme on peut le constater, l’ancien mur d’enceinte ainsi que les fossés appartiennent alors au passé. Alors qu’on avait l’impression dans la vue de la Tour de Nesle que l’on entrait dans Paris à ce niveau, on constate que la ville s’est significativement agrandie.

On avait aussi protégée le bâtiment, en l’installant sur des quais bien élevés. Regardez la taille des escaliers pour rejoindre les rives du fleuve ! Le souvenir de la grande crue centennale de 1658 est encore dans tous les esprits.

 

Les bateaux au premier plan

Comme on peut le constater, l’activité sur la Seine est ici très importante. Des bateaux de différentes tailles sont représentés ici dans un ensemble. S’agit-il de l’activité quotidienne avec la forte activité marchande sur le fleuve ? De grandes joutes lors des moments de fête ? Au regard de ce que transporte les bateaux, c’était probablement la première option.

En tout état de cause, cette effervescence nous rappelle que c’était la Seine qui approvisionnait pour une très grande partie la cité.

 

Sources bibliographiques :

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