Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de parc

Le Jardin de l’Infante

Le Jardin de l’Infante : entre Louvre et Seine, où les reines mères profitaient des beaux jours de printemps.

Dans Enigmes des rues de Paris, Edouard Fournier répond à cette double  question : où est le jardin de l’Infante et pourquoi ce nom ?

Bien sûr, tout d’abord pourquoi ces questions ? De quoi s’agit-il ?

Découvrons-le ensemble !

Entre le Louvre et la Seine

Le jardin de l’Infante se situe à proximité du Louvre. Plus précisément c’est l’espace entre le Louvre et les quais, entouré de grille.

Jusqu’au début du XIXe siècle, le jardin de l’Infante était d’un seul tenant, entre la colonnade du Louvre et la Galerie d’Apollon. Au XVIIIe siècle, le jardin était d’un seul tenant. Il est aujourd’hui coupé en deux par un passage reliant le Louvre au pont des Arts.

Au XIXe siècle, on avait embelli le jardin. Les flâneurs appréciaient sa position vers le sud favorables dés les premiers beaux jours.

Fournier raconte qu’un pauvre vieillard, aveugle et paralytique, M. La Motte Houdard se faisait porter devant la grande galerie du Louvre lors des beaux jours de mars.

Le jardin des reines mères

A la fin de la Renaissance, le jardin était dédié à la Reine. Il était alors séparé des appartements de la galerie d’Apollon. Ici, des grandes princesses profitèrent du soleil : Catherine de Médicis, Marie de Médicis, Anne d’Autriche… En quelque sorte, le jardin était davantage de celui de la reine mère que celui de la reine consort.

Pour rejoindre le jardin de l’appartement de la Galerie d’Apollon, il fallait traverser un fossé, au moyen d’un petit pont.

Du côté de la Seine, le jardin était fermé par une muraille percée d’arcades et surmontée d’une terrasse. De cette manière le jardin était protégé de l’hôtel du connétable de Bourbon (et sa salle du Petit Bourbon) et la capitainerie. La tour du coin dépassait légèrement cette muraille.

Ainsi, la capitainerie était reliée au jardin de la reine et son appartement.

Le pont d’amour

On raconte que pendant la jeunesse de Louis XIII, le maréchal d’Ancre venait souvent dormir dans cette capitainerie. La nuit venue, il s’enveloppait dans un manteau, traversait le jardin et le pont… pour rejoindre la reine mère, Marie de Médicis. Comme tout se sait très vite, on surnomma le pont, le pont d’amour.

Mais l’influence du maréchal d’Ancre, le fameux Concini déplaisait à la cour. C’est un autre pont du Louvre, qu’il fut assassiné en 1617. C’était de l’autre côté, au nord, vers l’oratoire.

Concini n’était pas le seul à fréquenter la capitainerie. Le poète Gombaud s’était aussi épris de la reine. Toutefois, il ne fut jamais autorisé à traverser le pont d’Amour. Mais il amusait la reine, qui faisait en sorte que son manège continue.

Quelques temps plus tard, on rasa la conciergerie mais on conserva le jardin et son pont d’amour.

L’accueil de l’infante, un temps promise à  Louis XV

En 1722, l’appartement fut revu. On le destina alors à la petite Infante, promise à Louis XV.  Elle fit son entrée solennelle à Paris en mars 1722, au  niveau de la porte Saint Jacques, en passant par le centre de Paris et la rue de la Ferronnerie.

Dés lors l’appartement et le jardin prirent le nom de l’Infante, même si elle ne fut jamais reine de France.  On l’avait renvoyée en Espagne peu de temps après. Elle ne garda pas un grand souvenir de son séjour parisien, préférant Madrid.

 En 1778, on retoucha le jardin pour laisser un passage sur le quai. On le perça ensuite lors de la construction du pont des Arts.

Sources bibliographiques

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