Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de parc

Le limaçon de Trianon

Le limaçon de Trianon : petit bosquet longeant la rivière faisant le passage entre plusieurs tableaux visuels

 

Rapidement après avoir obtenu de Louis XVI le domaine du petit Trianon, la reine Marie Antoinette se lance dans son aménagement. Suivant la mode du temps, elle souhaite un jardin à l’anglais, paysager offrant les beautés de la nature reconstituées comme des tableaux.

Pour cela, trois bosquets furent plantés, sur le chemin de la rivière, entre le lac du belvédère et la grande île du temple de l’Amour.

Le limaçon est un de ses bosquets.

 

Une réalisation nécessitant la destruction des anciennes serres

Avant que Marie Antoinette ne récupère le domaine, le petit Trianon était déjà un domaine royal. Louis XV y avait ses habitudes. Le souverain y avait fait aménager ses serres. Passionné de botanique, il avait ouvert ses portes à Jussieu et constitué une véritable collection de végétaux rares. A cette époque, les navires de la France croisent dans le monde. Une vaste colonie existait notamment en Amérique du Nord.

Seulement, la reine n’a pas une grande passion pour la botanique. En tout cas, pas dans les serres !

Aussi, malgré l’opposition du jardinier dont c’était un héritage, on détruisit les serres et les collections furent déplacés non loin ou au jardin des Plantes.

 

Un bosquet entre deux autres

Comme nous l’avons vu dans un autre article, le jardin anglais de Trianon repose sur une petite rivière qui arpente le domaine, s’élançant du rocher et de la grotte, pour rejoindre l’île du temple de l’Amour. Sur son chemin, après avoir laissé la place à une petite île, elle sépare le jardin. Deux bosquets principaux se regardent : le bosquet vert et le boccage. Et, entre les deux, le limaçon ! Il porte son nom car il entoure la rivière, en suivant son tracé sinueux.

Ainsi, dans le limaçon, on profitait du passage de l’eau, sans se perdre dans de véritables fourrés. Visuellement, il offre un passage entre plusieurs tableaux. D’un côté, on profite du lac et du belvédère et de l’autre du temple de l’Amour. C’est aussi un passage entre deux pelouses, celle proche du château et une autre menant au hameau.

De ce fait, ce petit bosquet joue un rôle essentiel, laissant la place à la flânerie, mais aussi à la surprise.

 

Un jardin vu comme une succession de tableaux

Au XVIIIe siècle, le jardin n’est pas juste un endroit où on se délasse. On laisse faire les architectes et les paysagistes pour imiter la nature. Mais les peintres s’y intéressent aussi.

C’est la période où l’on s’intéresse davantage à peindre la nature. Aussi, ce n’est pas surprenant que les peintres cherchent aussi à les aménager. A Monceau, le duc de Chartres fait appel à Carmontelle. A Trianon, la patte est de Hubert Robert.

Le principe est d’attirer le regard vers le lointain avec un paysage mêlant aspects naturels mais aussi construction. Les bosquets jouent le rôle de coulisses, comme un décor d’une pièce de théâtre ou d’opéra.

 

Sources bibliographiques :

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