Histoires de Paris

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Histoires d'art

Louis de Tilloy ou Lécluse

Louis de Tilloy dit Lécluse, autre auteur phare du genre poissard, était un dentiste et un comédien au XVIIIe siècle

 

Avec Jean Joseph Vadé, Louis de Tilloy fut l’autre grand auteur du genre poissard. Nous restituons sa biographie, sur la base des travaux de Sandrine Brun, pour son master 2 en 2015 : Jean-Joseph Vadé, un auteur poissard.

 

Un chirurgien dentiste, comédien et auteur

Tout d’abord, plusieurs orthographes pour écrire le surnom de cet auteur poissard : L’Ecluse, Lécluze, Lécluse. Pour Sandrine Brun, ce fut plutôt Lécluse, la forme la plus admise.

Par ailleurs, selon Pierre Baron, qu’elle cite, Louis de Tilloy serait né en 1711 et mort après 1785.

Outre son activité d’écriture, Lécluse était chirurgien dentiste. Sur ce point, il se fit connaître un instrument pour arracher les dents, appelé « levier de Lécluse ».

Comédien du théâtre de foire, il fut entre 1736 et 1780 sur les planches de l’Opéra comique, participant à la notamment, troupe de Favart. Il finit sur ce plan sa carrière d’acteur, dans son propre théâtre, sur le boulevard du Temple.

En effet, en 1778, il mit en avant ses propres pièces à l’ouverture de la foire Saint Laurent. Fort de son succès, il voulut poursuivre son activité après sa fermeture. En attendant la construction de sa salle, il loua un temps le Waux Hall de Jean Baptiste Torré sur le boulevard Saint Martin. Toutefois, il ne put aller au bout de son projet, en raison de trop grandes dettes. Il dut pour se faire, revendre son privilège, tout en conservant la fonction de directeur.

 

Ses principales œuvres du genre poissard

Son œuvre principale est le Déjeuner de la Rapée ou discours des halles et des ports, publiée en 1748. On peut citer également les Amusemens à la grecque ou les Soirées de la Halle, en 1764, ainsi que le Français à Madrid, les Porcherons. Dans cette dernière œuvre revient sur des petits marchands, n’étant pas toujours regroupés dans des corporations : harangères, ravaudeuses, écosseuses, servantes…

 

Lécluse et Vadé : deux auteurs dont les écrits

Les œuvres de L’Ecluse renvoyaient souvent à celle de Joseph Vadé. Ainsi, on retrouve souvent cité la Tulipe, personnage de la Pipe Cassé de Vadé. D’ailleurs, lorsqu’il est évoqué, c’est par une amante de ce dernier qui s’est retrouvée éconduite. Toutefois, ce n’est pas toujours le cas. En effet, dans le Déjeuner de la Rapée, Françoise repousse un abbé au cours du bal de l’Opéra, arguant que son cœur est pris par la Tulipe.

 

 

Le Déjeuner de la Rapée ou discours des Halles et des ports

L’histoire démarre le dernier jour du Carnaval, au bal de l’Opéra. L’héroïne, Françoise, est approchée par un abbé qui commence à l’entreprendre. Trouvant que sa main s’approche trop, elle le repousse en indiquant que son cœur est déjà pris. Comme il insiste, elle le repousse en l’abreuvant d’insultes.

Avec d’autres masques, elle quitte ensuite les lieux pour se rendre au cimetière de Saint Jean, près de la Grève. Le jeu consistait là à se quereller avec les marchandes des lieux. Ainsi, elle s’en prit à Nannette Dupuy, indiquant que son poisson était pourrit. Passant à l’étal suivant, la marchande fut au goût de son compagnon. Il s’en suit ensuite une discussion sur la taille des merlans. En effet, l’homme expliqua qu’ils étaient plus petits que son sexe… allant même jusqu’à parier avec elle.

La petite troupe se rendit ensuite à la Rapée pour déjeuner. Elle croise alors un groupe de mariniers qui se racontaient leurs aventures sur la Seine, en transportant des passagers. Pendant le repas, ils se mirent en chanter.

 

Sources bibliographiques