Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les quartiers de prostitution au Moyen Age d’après Henri Sauval

Les quartiers de prostitution au Moyen Age d’après Henri Sauval : à partir de Saint Louis dans certaines rues

Dans sa chronique scandaleuse de Paris, Henri Sauval, auteur d’une histoire de Paris par ailleurs, évoquait les quartiers de prostitution au Moyen Age. Pour nous lecteur du début du XXIe siècle, il s’agit plus de revenir sur la manière dont Sauval traitait ce sujet que de faire une véritable histoire de la prostitution dans ce blog.

Les quartiers autorisés

Il indiquait qu’à cette période, l’activité était fortement réglementée.

En effet, il relève qu’en 1367, les autorités de Paris défendirent la prostitution en dehors de certains quartiers. Toute femme publique trouvée dans ces conditions faisait alors l’objet de bannissement après avoir été tournées au pilori et les chevaux brulés.

Sauval poursuit en précisant qu’à partir de 1400, le Parlement retira des châtiments les tortures physiques, « se contentant de les exiler ».

Les colonies, en fonction de leur ancienneté

Le chroniqueur historien évoque qu’il avait trouvé une grande quantité de rues où se déroulait la prostitution. Il parle de colonies.

La première était dans le centre de Paris : « les rues de Glatigny, de l’abreuvoir, de Mâcon, Brise Miche, Froimentel, du Renard, du Huleu, Tiron, Chappon, Champfleury …»

Ce sont les premières, que Saint Louis avait désigné pour cet usage.

Puis, il y avait la seconde colonie, plus éloignée du centre mais très passante. « Rues Transnonain, du Pélican, les Deux portes, Beaurepaire, Percée, Tireboudin, Clopin, Bourg l’abbé, le Champ Gaillard, d’Arras, du paon, Traversière, Pavée.. »

Enfin Sauval distingue une troisième : les rues des Hauts moulins, Cocatrix, des Canettes, de Perpignan, de la Licorne, des Ménétriers…

Selon Sauval, cette troisième colonie ne fut pas longtemps utilisée par les prostituées.  

Imaginaire et rue

En tout état de cause, ces rues gardaient dans l’imaginaire parisien ces références. Ainsi, la rue Glatigny était aussi désignée celle du Val d’Amour, la rue Transnonain par Trans putain.

Pour Sauval, c’est à partir de François 1er et d’Henri II qu’on commença vraiment à se soucier des noms paressant trop liés à la prostitution. Des noms de villages et de rues changèrent alors.

Dans des endroits sanctifiés également

A noter que les cimetières et des lieux saints pouvaient aussi héberger de la prostitution. C’était le cas au cimetière des Innocents, mais aussi celui de Saint Nicolas des Champs, près du cloître Saint Merry. Même Saint Louis ne parvint pas à les déloger. Aussi, malgré des plaines devant le Châtelet et le Parlement, elles y  restaient.

Ainsi, c’est sous François 1er qu’on les délogea, en faisant démolir en 1518 leurs logis de la rue de Glatigny.

Sources bibliographiques :

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