Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

La visite du président du Conseil à Saint Lazare inondé

La visite du président du Conseil à Saint Lazare inondé : A Briand parcourt en barque le boulevard Haussmann.

 

Janvier 1910 ! La crue fait des ravages. Certains quartiers sont très touchés. Bien que loin de la Seine, le quartier de Saint Lazare est totalement sous les eaux. Cette cuvette se trouve coincée entre deux arrivées d’eau : le tunnel du métro en construction Nord Sud totalement inondé et l’égout venant de la rue de Provence.

Pour montrer qu’il est en première ligne, le président du Conseil, Aristide Briand, se rendit sur place.

 

 

Petit point de situation dans le quartier

Même si la décrue démarre juste le 29 janvier, comme le rapporte le Petit Parisien du 30 janvier, la situation reste tendue à Saint Lazare.

 

« La décrue de la Seine n’a exercé malheureusement aucune influence sur l’inondation qui désole les abords de la gare Saint Lazare. En ces parages, la situation est de plus en plus menaçante. Le niveau de l’eau, provenant du tunnel Nord Sud, du métro et des égouts crevés, a encore monté. Pour éviter de graves accidents le public est maintenu à distance.

La nappe liquide, contenue entre des barrages sans cesse surélevés, est agitée par de forts bouillonnements, surtout du côté de la rue de Rome et du boulevard Haussmann. Des aspirations, formant des tourbillons tumultueux, se produisent par instant aux bouches des égouts : c’est comme un bruit de bouteille qui se remplit subitement qu’on entend ; malheur à celui qu’une chute entraînerait à proximité de ces gouffres sournois.

C’est ce quartier que M. Briand, président du Conseil, est allé visiter dans la matinée en compagnie du préfet de police. »

 

Visite en barque

« Un canot Berthon conduit par des marins de la flotte servait de moyen de transport au chef du gouvernement, qui a parcouru ainsi le quartier inondé.

M. Briand, qu’accompagnait M. Lépine, préfet de police, a pu se rendre compte des désastres survenus dans cette partie des huitième et neuvième arrondissements, l’une des plus atteintes de la capitale. Le président du Conseil a donné des ordres pour que la surveillance ne se ralentisse à aucun moment dans la rue Saint Lazare et les voies à proximité également submergées. M. Briand a parcouru, toujours en bateau, les rues de Rome, Pasquier, d’Anjou et la partie du boulevard Haussmann avoisinant le square Louis XVI.

Les commerçants riverains de ce boulevard, en prévision de l’inondation qui menace de gagner du côté de la place Saint Augustin, font construire, devant leurs boutiques et la porte d’entrée des maison, des murs en briques et en planches, reliées par du ciment, espérant ainsi, se mettre à l’abri du flot. »

 

Une visite qui semblait être appréciée

« Après avoir longuement visité toutes les rues envahies par les flots, M. Briand est rentré au ministère. Au cours de cette excursion, le président du Conseil a été l’objet de manifestations sympathiques de la part de la foule toujours très dense en ces divers parages et que contient difficilement un cordon d’agents et de soldats d’infanterie. »

 

Sources bibliographiques :

%d