Accidents autour des bateaux-lavoirs
Accidents autour des bateaux-lavoirs : pris dans les fureurs de la Seine comme les affres de la navigation !
La vie sur les bateaux-lavoirs n’était pas de tout repos. Bien sûr, on y était souvent dans une ambiance mouillée, du fait de la proximité du fleuve, mais aussi des vapeurs, des bacs pour laver le linge.
Ce n’était pas une activité si tranquille de ça en fait. En effet, la Seine était capricieuse et dangereuse.
Les accidents de la circulation
Au XIXe siècle, l’activité fluviale était intense sur la Seine. Chaque jour, un grand nombre de bateaux voguait et apportait une grande quantité de marchandises. D’autres se chargeaient du transport de voyageurs. Aussi, il n’est pas surprenant que des accidents survenaient. Le Petit Journal du 2 juillet 1877 nous en relate un, impliquant un bateau-lavoir.
« Vendredi soir, vers dix heures, en aval du pont Saint-Louis, le bateau-omnibus n°34, par suite d’une fausse manœuvre du pilote Lefrancois, au tournant du pont, en face l’île Saint-Louis, heurta violemment contre un bateau-lavoir.
Le malheureux pilote fut lancé par-dessus bord et disparut.
Les employés du bateau-lavoir, ainsi que ceux du bateau-mouche firent de vaines recherches pour retrouver le noyé.
Les voyageurs durent descendre au ponton voisin, prendre le bateau suivant, à cause des avaries survenues au premier bateau.
Le lavoir a été également fortement endommagé.
Le corps du pilote Lefrancois a été retrouvé hier matin accroché à un pilotis du bateau-lavoir. »
Des bateaux-lavoirs pris dans la débâcle
La densité de la navigation n’est pas la seule à être dangereuse pour les bateaux-lavoirs. La Seine avec ses mouvements l’était aussi. En janvier 1880, la Seine est prise par les glaces. Comme on peut l’imaginer cette situation, loin d’être inconfortable avec le froid pour les habitués des bateaux-lavoirs, était déjà bien périlleuse. Toutefois, avec le redoux, elle s’empira. La glace commença à fondre et les eaux grossies charriaient des glaçons.
Dans ce contexte, de nombreuses embarcations se retrouvèrent prises au piège. La glace déchiquetait tout sur son passage. Ainsi, un bateau-lavoir fut totalement englouti et libéra des planches qui suivirent les flots. D’autres étaient bien abîmes également.
Un accident juste avant la crue de 1910
L’accident du bateau-lavoir pris par une crue autour de Noël 1909. Quelques semaines avant la grande crue centennale de 1910, la Seine est déjà bien haute, faute à des semaines de pluies…
La veille de Noël, un bateau-lavoir situé sur le quai Bourbon sombra en faisant grand bruit. Il n’était pas vide et de nombreuses lavandières durent s’échapper très rapidement. Toutes n’eurent pas cette chance. Aussi, des opérations de sauvetage furent entreprises pour aider une femme tombée dans l’eau.
La pression de la Seine haute était très forte sur le bateau-lavoir déjà bien ancien.
Cette situation ne fut pas sans poser des soucis aux autres bateaux amarrés à proximité.
Sources bibliographiques :
- Le Petit Journal du 2 juillet 1877
- Le Mot d’ordre du 5 janvier 1880
- Le Petit Journal du 25 décembre 1909