Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les cris des colporteurs à la Révolution

Les cris des colporteurs à la Révolution: plus libres et nombreux mais chassant les nouvelles très rapidement

 

 

Les cris de Paris furent pendant longtemps mythiques. Moyen de communication privilégié dans la ville, ils permettaient d’informer rapidement la population des nouvelles, du passage de commerçants ou de spectacles.

Aussi, pas surprenant que pendant les temps de la Révolution, Paris vivait au rythme des cris. Mais durant cette période, les journaux étaient criés d’une manière particulière. En effet, la ville vivait au rythme des changements politique. Aussi les projets de décrets ou de réglementation circulaient vite, par la voix des porteurs de journaux.

Dans le Nouveau Paris, Louis Sébastien Mercier revient sur ces cris d’une nouvelle nature

 

 

La propagation des nouvelles du jour

Au cours de la journée, les cris changeaient. En effet, les nouvelles des journaux du matin étaient vite remplacées par celles des quotidiens du soir.

 

Au fil de leur tournée, les colporteurs criaient les nouvelles et vendaient leurs papiers aux personnes au dehors dans la rue. Ils récupéraient ainsi, comme le signale Louis Sébastien Mercier, « la monnaie […] en précipitant ses pas. » « C’est à qui atteindra d’un pas plus accéléré le lointain faubourg où le pauvre rentier en se couchant sans chandelle, en entend qu’on s’est beaucoup occupé de lui, mais pour ne rien lui donner. »

 

Les nouvelles étaient de tout ordre : « Les victoires et les complots, les batailles et les révoltes, la mort des généraux, l’arrivée des ambassadeurs, tout se crie pèle même. »

 

 

Cette situation fait alors rajouter à Mercier : « Le journalisme a tué pour deux sols celui qui se porte bien. »

 

Ainsi, c’était plus par les crieurs que se diffusaient les nouvelles. Plus en tout cas que les papiers qu’ils portaient avec eux. En effet, il arrivait tout le temps qu’ils écorchent les noms. Ils pouvaient donc « défigurer  les noms », « dénaturer les expressions », en mélangeant l’histoire et la géographie.

Ensuite, ces messages transformés par les cris, se retrouvaient dans les courriers envoyés de Paris vers le reste du pays.

 

Interdire pour contrôler les rumeurs ?

Impossible alors de faire taire ces colporteurs. En effet, Paris comptait aussi de nombreux crieurs pour le commerce de détail pour toute chose mais aussi pour les spectacles.

Il existait aussi à Paris de nombreux chansonniers, hérités du spectacle de rue et de foire. Même en les arrêtant, ils continuaient de s’exprimer.

 

Dans tous les cas, Mercier conclut : « Les proclamations des crieurs de journaux ont failli renverser le gouvernement républicain. Tout est composé  d’infiniment petits »

 

Sources bibliographiques :

 

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