Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les fripiers

Les fripiers revendaient du vieux et étaient installés partout en ville, dans des boutiques ou dans les rues.

 

Les fripiers étaient très importants dans la vente de vêtements au Moyen Age. En effet, on trouvait partout en ville la vente du vieux. En plus des ouvriers qui vendaient ce qu’ils fabriquaient, on rencontrait des revendeurs d’objets usagés, réparés. Cela concernait toute sorte de produits, mais surtout les vêtements.

 

Le contrôle des autorités de la ville sur cette communauté très importante

Au XIIIe siècle, les fripiers dépendaient de la juridiction du grand chambrier. Aussi, on les retrouve dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau. On distingue alors trois sortes de fripiers : 

  • les haubaniers, qui payaient taxes et impôts,
  • les maîtres fripiers qui tenaient leur boutique
  • les fripiers ambulants, criant dans les rues, sans étal.

C’était le grand chambrier qui les contrôlaient directement : ils ne désignaient aucun juré.

 

Ce système se poursuivit encore pendant deux siècles. En effet, le métier était très nombreux et la police nécessitait de beaucoup de tact pour contenir cette population agitée des Halles.

 

La possibilité d’élire leurs propres jurés au milieu du XVe siècle

Un jugement rendu par le Parlement changea ce fonctionnement : En 1441, il est décidé que les fripiers tiendraient dorénavant une assemblée de maîtres tous les ans, dans la halle de la friperie et qu’ils éliraient alors 4 jurés. On confia à ces derniers la responsabilité de visiter les magasins et marchandises, ainsi que l’application des taxes. 

 

Les haubaniers versaient au roi chaque année 6 sols et 8 deniers parisis. Ainsi, ils achetaient le droit de revendre pelleteries, toiles, laines, cuirs… 

Pour être reçu maître fripier, il fallait payer un demi marc et une once à la confrérie, ainsi que 10 sols pour le brevet. L’apprentissage était de 3 années et le compagnonnage 4 mois. Chaque maître pouvait accueillir jusqu’à 2 apprentis.

Louis XI rajoute quelques règles nouvelles en 1467 : centralisation de toutes les ventes dans la halle de la friperie, trois jours par semaine (mercredi, vendredi et samedi), suppression du dîner de réception des nouveaux maîtres, dispense du guet pour les 4 jurés. 

 

Le XVIIe siècle, ou la recherche de nouveaux modes de contrôles de la nature des marchandises vendus par les fripiers

A partir de 1531, on réforma la visite des jurés. Dorénavant la visite se faisait en une commission de 4 jurés de plusieurs communautés : drapier, couturier, pourpointier, fripier. Chacun d’entre eux devait s’assurer que les fripiers ne vendaient que des objets usagés et réparés. Il leur était interdit de commercialiser du neuf. En effet, les années étaient émaillées par les disputes entre les communautés. 

 

François Ier, à son tour, revoit les règles d’assemblée. En effet, en 1544, il est décidé que cette assemblée devait se tenir le lundi avant le mercredi des Cendres, en présence du grand chambrier, pour élire deux jurés chargés des visites et des rapports. 

On autorisa à cette même date la vente de drap neuf jusqu’à une valeur 40 sols parisis. Egalement, ils purent utiliser du drap neuf dans les vêtements qu’ils raccommodaient, ceci dans la limite de 2 écus. En effet, les tailleurs veillaient au grain. 

A cette date, on ne distingue plus que deux catégories de fripiers : les maîtres fripiers en boutique et les fripiers ambulants. En effet, l’impôt du hauban disparut alors.

 

Un XVIIe siècle, ou lorsque les impôts frappent fortement une communauté très nombreuse

1644 est une année de réforme pour les statuts des fripiers. Ceux-ci décrivent les objets qu’ils peuvent vendre : étoffes, métaux, meubles… à condition qu’ils soient de seconde main et réparés. Les maîtres devaient tenir un registre de leur commerce, en indiquant la provenance de l’achat et leur revente. Ils pouvaient s’approvisionner partout (chez les particuliers comme les fabricants).

 

Ils avaient plusieurs confréries

Quatre maîtres disposaient du privilège de pouvoir suivre la Cour. D’autres suivaient les armées et les foires.  Certains se chargeaient de la fourniture des vêtements de deuil. 

 

Les offices des jurés coûtèrent à la communauté 35 000 livres. En 1705, ils durent payer 39 000 livres pour l’union des offices des trésoriers payeurs. En outre, en 1706, ils furent frappés par un impôt de 40 000 livres pour l’union des offices des visiteurs de poids et mesures. 

 

Sources bibliographiques