Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les eaux de Belleville

Les eaux de Belleville furent captées,  dés le Moyen Age,  à la demande des moines de Saint Martin des Champs.

 

Belleville fut longtemps réputée pour ses eaux, qui alimentèrent la Ville médiévale, soit la rive droite de Paris. Ces eaux étaient apportées par un aqueduc construit par les moines de Saint Martin des Champs au XIe siècle.

Ces eaux provenaient en réalité de sources provenant à la fois de la colline de Belleville comme de Ménilmontant à proximité.

 

 

Des sources permises par une couche de sable surplombant celle imperméable d’argile

Ces deux collines ont la particularité d’être recouvertes de sable sur une hauteur de 3 à 5 mètres, favorisant la pénétration des eaux. Plus en profondeur, se trouve un couche de marne argileuse imperméable favorisant la circulation latérale.

Pour les recueillir, on avait placé des pierrées à la hauteur de la couche imperméable. En outre des regards ont été aménagés pour rejoindre ces installations… Le réservoir Saint Martin situé rue des Cascade est un de ces vestiges.

Avant que la colline ne soit urbanisée, ces eaux de Belleville apparaissaient naturellement à différents endroits. C’est ainsi qu’elles furent repérés dés le temps des romains.

Le passage souterrain de ces eaux enrichit ses eaux en minéraux. A noter que les eaux de Belleville, contrairement de celles de Ménilmontant, sont un peu ferrugineuse.

Selon des analyses chimiques, ces eaux sont particulièrement riches en sulfates de chaux, mais aussi de sulfates de soude et de magnésie, ainsi que du bicarbonate.

De ce fait, les parisiens n’aimaient pas beaucoup ces eaux. Il était très difficile de la faire savonner. En outre, elle n’était pas du tout assez abondante pour répondre aux besoins sans cesse croissant de Paris.

 

Installation pour récupérer les eaux de Belleville

Les eaux de Belleville se distinguaient entre trois grandes parties :

  • L’eau de la ville, allant dans le quartier des Halles,
  • L’eau de l’hôpital Saint Louis
  • L’eau de Savies ou de prieuré de Saint Martin.

Les eaux de la Ville et de Savies furent réunies en 1733. Ensuite, Saint Martin des champs accepta d’abandonner la partie lui restant, à savoir le regard et le château d’eau de la Fontaine du Vert bois, en échange d’une concession de l’eau de la Seine.

 

Ensuite, en 1737, lorsque l’égout en pierre de Turgot fut édifié, on déversa la totalité des eaux dans le réservoir du Calvaire, pour le nettoyage.

 

En 1773, toutes les eaux furent une nouvelle déviées, notamment pour alimenter l’Hôpital Saint Louis.

Enfin à la fin du XIXe siècle, les eaux de Belleville étaient abandonnées. Elles étaient amenées dans les égouts à proximité des regards.

 

Un quartier avec une toponymie marquée par les eaux

Lorsqu’on se ballade sur les hauteurs de Belleville, on est vite frappé par le nom des rues, en rapport avec les eaux : rue des Cascades, rue de la Mare, rue des rigoles, rue de la Douée… D’ailleurs, en parcourant la rue des Cascades, on peut rejoindre un des regards sur les installations pour récolter les eaux de Belleville : le regard Saint Martin. D’autres sont à découvrir à proximité.

Sources bibliographiques

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