La lumière de la rue Barbette
La lumière de la rue Barbette : ex-voto pour expier la mort du duc d’Orléans et qui aurait trahi François 1er
Dans son histoire des lanternes et de l’ancien éclairage de Paris publiée en 1854, Edouard Fournier revient sur l’anecdote de la lumière de la rue Barbette. C’est l’occasion de revenir sur des membres illustres de la famille des Orléans.
Le meurtre de la rue Vielle du Temple
Cette histoire démarre en 1407 ; Paris est secouée par une grave crise politique. Deux factions s’affrontent, notamment dans les moments de folie du roi Charles VI. Son frère, Louis d’Orléans est, pendant les moments d’indisposition du roi, régent du royaume. Mais, son autorité est fortement contestée par un prince du sang, le duc de Bourgogne Jean sans Peur.
La tension est extrêmement forte, dans ces moments où le pays est toujours sous la pression des anglais. En novembre de cette année, le régent est assassiné en pleine rue. Très rapidement, les auteurs sont retrouvés : ce sont des gens du duc de Bourgogne.
Une lumière expiatoire
Sur les lieux du meurtre, un des auteurs du forfait, le sieur Brulart fait installer une lumière dédiée à la Vierge. Cette lampe devait rester constamment allumée, éclairant cette portion des rues Vieille du Temple et Barbette.
Il faut savoir qu’en cette période, il était de coutume de laisser des lumières pour tenter d’expier de ses crimes. C’était le cas également dans la rue des Oies.
Les aventures de François 1er
Mais cette histoire ne s’arrête pas là. Elle implique également le roi François 1er. Au début du XVIe siècle, un des descendants de Louis d’Orléans est sur le trône. Même s’il réside souvent avec sa cour dans la vallée de la Loire, il lui arrivait toutefois de venir sur Paris. Et ce n’était pas toujours pour des raisons de politique.
Fournier raconte qu’à Paris, il arrivait au prince de s’aventurer dans les rues obscures pour ses aventures personnelles. Un soir, alors qu’il était du côté de la rue Barbette, la lumière de l’ex-voto le fit découvrir. En effet, un bourgeois appelé Féron le vit entrer, grâce à ces faibles éclats, dans la maison de sa femme.
Cette dernière était connue comme la belle ferronnière, dont on doit un tableau signé par Léonard de Vinci – même si ce ne serait pas elle qui serait représentée sur la toile.
Le mari jaloux aurait cherché à attraper la syphilis de sorte à contaminer le roi. Ce dernier en aurait souffert jusqu’à la fin de ses jours.