Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

La rue aux Ours

La rue aux Ours, une voie en souvenir des oies, des poulets et de la volaille, et non des grands plantigrades

 

Construite au XIIIe siècle, cette voie s’appelait la rue aux oies, en raison des rôtisseurs qui y étaient installés. Par corruption du nom, les oies devinrent les ours.

 

Les rôtisseurs et les cuisiniers

Au début du XVIe siècle, les rôtisseurs étaient une profession libre, sans contrôle d’une corporation qui les défendait. En effet, la profession des cuisiniers oyers, citée dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau au XIIIe siècle avait disparu. Les rôtisseurs avaient donc pris la place de ces marchands de volailles cuites, et notamment de la rue aux Ours.

Aussi, en 1509, une partie des cuisiniers reprit le monopôle. Cependant, ils durent faire face à la concurrence des poulaillers et des regrattiers, ces petits commerçants nombreux.

 

En savoir plus sur les rôtisseurs

 

Le sacrilège d’un garde supposé suisse

Sur une maison de la rue aux Ours, derrière une grille de fer, avait été placée une statue de la Vierge Marie, Notre Dame de la Carole.

En plein été, le 3 juillet 1418, un garde suisse serait venu sur les lieux et aurait frappé la statue. Probablement ivre, après avoir profité d’un cabaret des alentours, il aurait donné des coups de sabres sur la statue. Du sang aurait coulé des blessures.

Aussitôt, il fut arrêté, jugé et condamné à mort. L’affaire marqua le quartier et on représenta la scène sur un des vitraux de l’église de Saint Martin des Champs.

Ensuite, chaque année, les habitants du quartier venaient allumer un feu d’artifice devant la statue tous les 3 juillets. Ils en profitaient pour brûler une effigie du garde suisse. Cette pratique dura jusqu’à la Révolution. Cependant, sous Louis XV, les gardes suisses firent pression pour que l’on retire toute référence à leurs habits.

Qu’à cela ne tienne, on le remplaça par un autre.

 

Sources bibliographiques

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