Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les débuts de l’Automobile aux Ternes

Les débuts de l’Automobile aux Ternes : dans un quartier où ateliers et magasins favorisaient les innovations

 

De premier abord, difficile de s’imaginer que dans le quartier des Ternes, entre l’Etoile et la Porte Maillot, s’écrivirent des pages importantes de l’histoire de l’automobile française.

Et pourtant, le groupe Peugeot y avait encore récemment son siège. Lorsqu’on déambule le long de l’avenue de la Grande Armée, on peut y trouver encore de nombreux magasins automobiles.

Découvrons ensemble cette histoire, grâce aux témoignages de l’époque avec les journaux ou l’Histoire de l’Automobile de Pierre Souvestre et publiée en 1907.

 

Du vélo à l’automobile

Autant avec sa locomotion portée par nos jambes, on s’imagine le vélo depuis tout le temps. Toutefois, ce n’est pas vrai. Il fallut attendre le XIXe siècle. En effet en 1817, le baron Karl Drais, de Karlsruhe, imagina un moyen de locomotion avec deux roues en bois, reliée avec une poutre. Pas de pédale encore.

La technique se perfectionna au cours du XIXe siècle. A Paris, plusieurs constructeurs de vélo installèrent leurs ateliers ou leurs boutiques dans le quartier des Ternes, dans la dernière partie du XIXe siècle : Clément, Truffault, Peugeot, la Société Parisienne de construction de vélo.

 

Frappant de constater que ces industriels, une fois qu’ils avaient un catalogue bien fourni en bicycle, bicyclettes, tricycles, cherchaient à vendre des voitures.

 

Les débuts de de Dion et Bouton

En voici une marque mythique ! Bien sûr, la société de Dion et Bouton connut ses heures de gloires dans sa grande usine de Puteaux. Elle fut en effet le premier constructeur mondial au début du XXe siècle.

Pourtant, juste de l’autre côté de l’avenue de la Grande Armée par rapport aux Ternes, l’aventure commença. C’était en effet à l’angle de l’avenue Malakoff et de la rue Pergolèse que la première voiture de la marque fut confectionnée. Là, profitant d’un jardin servant de piste, on assembla et vendit les premiers modèles en 1883.

 

Le quartier des Ternes, un quartier d’innovation automobile

Dans la rue Villaret de Joyeuse, le mécanicien Jules Salomon et son associé Georges Richard installèrent en 1909 les ateliers de leur entreprise de production automobile : le Zèbre.

Même si cette marque a disparu des mémoires, en dehors des passionnés des voitures anciennes, elle se démarqua par son faible prix. Avec 3 000 francs, il était alors possible d’acheter une voiture. Ce format plut également à l’Armée de Terre, qui l’utilisa pour les liaisons lors de la Grande Guerre.

 

Le quartier des Ternes, un lieu de rencontre entre les inventeurs

Certes l’entreprise Peugeot avait ses racines familiales dans l’est de la France et le Doubs. Toutefois, lorsqu’Armand Peugeot reprend l’atelier familial de machines, il n’a qu’une idée en tête : diversifier la production. Il lance d’abord les vélos, qu’il vend en grande quantité au 32 de l’avenue de la Grande Armée.

Toutefois, c’est à Paris, aux côté de Levassor, qu’il se lance dans la vente de voitures. En effet, Panhard et Levassor, situés près de la porte d’Italie, avaient la licence pour fabriquer les moteurs Daimler. 

En complément, il se mit à utiliser au début  du XXe siècle, les suspensions de Jules Truffault.

Ainsi, naturellement, en 1896, lorsqu’il fonda la Société anonyme des Automobiles Peugeot, il installa son siège social au 83 du boulevard Gouvion Saint Cyr. Il le déménagea par la suite dans le bas de l’Avenue de la Grande Armée.

 

Nous pouvons citer  que c’est dans ce quartier que furent donnés les premiers salons du cycle et de l’automobile. En effet, cet ancêtre du Mondial de l’Automobile se tenait dans la décennie 1890, dans la salle Wagram. A partir de 1900, il fut déménagé dans le Grand Palais.

Enfin, dans le quartier, quelques statues remémorent les souvenirs de la naissance de l’automobile. On peut citer ainsi le monument Levassor près de la porte Maillot et la statue de Léon Serpollet, place Saint Ferdinand des Ternes.

 

Sources bibliographiques :