Les bruits des rues au XIXe siècle
Les bruits des rues au XIXe siècle : lugubres et sourdes, pour signaler avec vigueur le passage de certains !
Dans ses Enigmes des rues de Paris, Edouard Fournier raconte des anecdotes autour de nombreuses rues pittoresques de la capitale. Parmi-celles on retrouve celles des bruits des rues. On connaissait bien sûr les cris de Paris, fameux et qui avaient été retranscris également dans des œuvres musicales. Voici d’autres sons qui sont de nos jours totalement disparus !
Le souffle de la corne de bœuf annonçant Carnaval
Et oui ! Pendant de nombreuses décennies, Paris s’est fait remarquer par la vigueur de son carnaval ! Promenade des masques, descente de la Courtille, déambulation du bœuf gras, les reines des reines…
Dans la seconde partie du XIXe siècle, quelques jours avant le début de carnaval, des enfants se mettaient à souffler dans des cornes de bœuf. Ce bruit sourd, que Fournier trouvait sinistre, s’entendait du matin au soir.
Cette manie qui arriva tard dans l’histoire du carnaval venait de l’habitude plus ancienne de faire du bruit autour du bœuf gras. Les vieilleurs étaient chargés de ces sons… pour cette raison, on parlait aussi du bœuf viellé.
Aussi, des enfants s’amusèrent ensuite à souffler le plus fort possible dans des cornes de bœuf pour poursuivre cette fanfare.
La musique des marchands de robinet
Dans tous les quartiers et dés très tôt le matin, les parisiens pouvaient entendre une musique, que Fournier trouvait horrible. Elle annonçait le passage des marchands de robinets.
Pour cela, ces marchands soufflaient dans des trompettes… peu importe qu’ils ne savaient pas s’en servir. L’objectif était de faire du bruit… et Dieu sait que ça marchait.
Rapidement, des plaintes furent émises et on leur interdit la trompette. Qu’à cela ne tienne, ils les remplacèrent par des robinets retournés.
Cette tradition provenait du XVIIIe siècle. En effet à la fin des années 1760, une compagnie installée dans le quartier des Ormes à proximité de l’Arsenal fournissait de l’eau aux riverains. L’un des porteurs égayaient ses tournées en jouant de la trompette. L’habitude fut installée et se poursuivit ensuite.
Les sonneurs de cor
Dans le Nouveau Paris, Mercier évoque un bruit qui fort qui sonnait dans le Paris révolutionnaire. Installés dans des cabarets, des donneurs de cor se répondaient d’un quartier à l’autre.
Quelques fois, certains bruits devenaient plus rapides et plus éclatants. Cela arrivait souvent lorsqu’un incendie se déclarait…