Les bâtiments des Barrières
Les bâtiments des Barrières de Claude Nicolas Ledoux, projet de Propylées à Paris dans un style néoclassique et déconcertant à la veille de la Révolution.
Entre 1784 et 1790, on construisit un nouveau mur encerclant Paris. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne servait pas à la défense de la ville mais à la perception d’une taxe sur les marchandises : l’octroi.
Au niveau des portes de ce mur, des bâtiments furent édifiés pour héberger les agents de l’octroi. La plupart furent alors réalisé par Claude Nicolas Ledoux. Ce sont ces bâtiments que nous allons décrire maintenant.
Pour les barrières, Claude Nicolas Ledoux propose un projet de Propylées pour Paris.
Un style néoclassique utilisant largement colonnes, frontons et arcades
Pour son projet, Claude Nicolas Le Doux s’inspira largement de l’antiquité pour ses Propylées. Il faut reconnaître que le nom rappelle le monument à l’entrée de l’Acropole d’Athènes.
Aussi, il n’était pas surprenant de le voir utiliser largement les colonnes. Il utilisa une grande diversité de choix dans la réalisation de colonnes :
- Doubles comme à Belleville,
- Crénelée (Aunay, Montreuil, Enfer, Montparnasse, Maine, Fourneaux, Etoile, Roule, Montmartre…),
- Sur une seule façade, deux, quatre ou tout autour…
Les frontons sont également source d’inspiration pour Ledoux. Dans certains cas, ils surplombent les colonnes sur la seule façade principale. Dans d’autres cas, l’architecte joue avec :
- Sur les 4 faces comme aux Trois Couronnes, Réservoirs, Combat, Montmartre
- Deux faces comme à la barrière des Rats,
- Double comme aux Paillassons….
Enfin, de nombreux bâtiments des barrières contiennent des arcades : Ménilmontant, Reuilly, Enfer, Ecole militaire, Paillassons…
Des formes de temples grecs tout en diversité
Le format dominant pour les bâtiments des Barrières de Claude Nicolas Le Doux est le rectangle. : Belleville, Ménilmontant, Aunay, Charonne, Montreuil, Charenton, Bercy, Oursine…
Dans certains cas, il reste petit, mais cela reste rare : Saint Mandé, Grenelle, Cunette, Passy, Réservoirs, Pantin…
L’architecte choisit le carré à Enfer, Vaugirard, Ecole militaire.
Le format en croix est retenu à deux reprises : Combat, Montmartre.
A l’image d’un des vestiges actuels des bâtiments de Claude Nicolas Le Doux, à l’entrée du Parc Monceau, la rotonde reste un des plus beaux exemples de son architecture : Villette, Reuilly…
Des bâtiments simples et doubles
De nombreuses barrières disposaient de bâtiments doubles : Belleville, Vincennes, Bercy, Enfer, Montparnasse, Maine, Fourneaux, Ecole militaire, Grenelle, Sainte Marie, Etoile… Cela concernait à la fois les petits monuments (Vincennes, Enfer, Fourneaux, Ecole militaire…) que pour des plus massifs (Belleville, Charenton, Italie, Sainte Marie…). Ces constructions jumelles renforçaient l’effet de l’entrée.
Dans d’autres cas, le bâtiment était seul. Cela accentuait l’écart entre les entrées grandioses des plus simples.
Des barrières non finies en raison des critiques de l’architecte
Claude Nicolas Ledoux fut fortement critiqué pour ses projets. Aussi, la mise en œuvre de son projet fut tumultueuse. En effet, il est révoqué à plusieurs reprises : 1787, 1789. On lui reproche notamment le coût de ses constructions.
De ce fait, les bâtiments de Barrières des Amandiers, Charenton et Grenelle ne furent pas achevés.